La France est l’un des mauvais élèves de l’OCDE sur la question du collège. Les enquêtes PISA se suivent et se ressemblent, démontrant l’une après l’autre que le système d’éducation nationale français renforce les inégalités sociales, favorise les meilleurs élèves tout en exerçant une forme de violence -morale et psychologique- sur les plus faibles.
La mixité et la sélection des élèves le plus tard possible, alliées à un véritable accompagnement tout au long du parcours, sont des atouts et des facteurs de réussite, comme le montre l’exemple finlandais.
En ce sens, pour les écologistes, la réforme du collège annoncée par la ministre Najat Vallaud-Belkacem contient des éléments positifs, tels le socle commun de compétences, la transdisciplinarité et l’arrêt de l’hypocrisie d’une sélection et d’un élitisme qui ne dit que partiellement son nom concernant l’existence des classes «bilangues» ou les options latin et grec. Ce projet, on l’a vu au Conseil supérieur de l’Education, rassemble des acteurs différents : parents, enseignants, chefs d’établissement, lycéens, mouvements pédagogiques et d’éducation…
La généralisation d’une deuxième langue vivante dès la 5ème pour tous les élèves est une occasion, déjà à l’oeuvre dans certains établissements, de sortir de la logique des filières à l’intérieur des collèges.
D’autres points nécessitent cependant d’avancer plus largement. EELV appelle à une refonte de la formation initiale et continue des enseignants, fondée sur des compétences, des méthodes pédagogiques autant que des contenus disciplinaires. Une impulsion doit être donnée à la formation continue sur site. Les équipes pédagogiques doivent par ailleurs s’emparer de cette réforme dans leur établissement dès l’année prochaine et en profiter pour changer les approches éducatives et pédagogiques. Les écologistes tiennent à s’assurer que toutes les langues seront bien enseignées. EELV soutiendra, comme ses élus locaux et nationaux l’ont maintes fois prouvé, les appels à initiatives d’enseignants volontaires pour prendre en charge globalement sur plusieurs années un groupe d’élèves, en repensant les temps et les espaces à partir des besoins des élèves et des projets des équipes.
EELV regrette enfin que cette réforme s’inscrive dans un calendrier scolaire annuel globalement inchangé et qui ne respecte que peu les besoins de l’enfant et de l’adolescent en matière d’aménagement des temps.
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux