Les écologistes le disent depuis longtemps mais c’est désormais un organe gouvernemental qui le constate : les politiques publiques menées par le gouvernement éloignent la France de ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.
Le Haut Conseil pour le climat, institué par Emmanuel Macron en novembre 2018 afin de rendre chaque année au Premier ministre un rapport consultatif sur le respect de la trajectoire de baisse des émissions de gaz à effet de serre, vient de rendre son premier avis sur les politiques publiques du gouvernement.
L’opération de communication consistant à créer un énième haut conseil plutôt que d’agir se retourne contre le gouvernement car le constat est sans appel : la France est très en retard par rapport à ses objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, alors même que ceux-ci sont « largement insuffisants pour stabiliser le réchauffement climatique à venir ».
Le Haut conseil invite le gouvernement à revoir sa politique de lutte contre le réchauffement climatique.
S’il salue la décision d’inscrire dans la loi un objectif de neutralité carbone en 2050, il constate que les plafonds d’émissions de GES fixés à court et moyen termes ne sont pas atteints ; ces engagements ont donc peu de chance d’être tenus. Le rapport revient également sur la taxe carbone : il estime qu’il est nécessaire de la reprendre et de la faire évoluer vers plus de transparence et d’équité.
La principale recommandation, c’est, comme le réclament les écologistes, de mettre le climat « au cœur de l’action publique ». Ainsi, la climatologue Corinne Le Quéré estime que chaque grand projet devrait être compatible avec l’objectif neutralité carbone, et que l’impact des lois devrait être évalué. Le gouvernement a six mois pour y répondre devant le Parlement.
Soit six mois pour changer d’orientation, abandonner le productivisme et ses mesures anti-écologistes et engager véritablement la France sur la voie de la transition.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux