COMMUNIQUE DE PRESSE – Strasbourg, lundi 31 mars 2014
Le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) a publié aujourd’hui le deuxième volet de son rapport sur les changements climatiques. Après avoir confirmé dans son premier rapport que les activités humaines étaient responsables des dérèglements du climat mondial, le GIEC évalue aujourd’hui les conséquences de ceux-ci pour l’Humain et les écosystèmes.
Sandrine Bélier, députée européenne et tête de liste Europe Écologie pour le Grand Est, réagit à la publication de ce rapport:
“L’évaluation scientifique du GIEC est claire: le changement climatique aura des conséquences dramatiques d’un point de vue sanitaire, sécuritaire et économique si nous ne réduisons pas drastiquement nos émissions de CO2.
Ce nouveau rapport du GIEC vient en effet confirmer que ni l’Europe, ni la France ne seront épargnées par les conséquences néfastes du changement climatique. Il confirme scientifiquement le message que les écologistes n’ont de cesse de porter : nous avons encore le choix, face au dérèglement climatique nous devons agir pour éviter de subir.
L’inaction climatique aura des conséquences dramatiques sur de nombreux secteurs de l’économie, notamment l’agriculture. L’augmentation des températures bouleverse d’ores et déjà la production vinicole, et un climat plus chaud réduira les rendements céréaliers. Le nord de la France sera impacté par la raréfaction de la ressource en eau et la baisse du niveau des nappes phréatiques[1], avec des conséquences difficiles pour les populations et les exploitants.
La sécurité et la santé seront également impactées si nous n’agissons pas rapidement. Les inondations à répétition toucheront de plus en plus de zones, menaçant la vie de 400 000 personnes supplémentaires en Europe et en infligeant des dégâts économiques considérables. Les vagues de chaleur similaires à celle de 2003 pourraient devenir la norme, avec des conséquences dramatiques pour les populations les plus vulnérables. De plus, de nouvelles maladies comme le paludisme pourraient profiter des nouvelles conditions climatiques pour se propager vers des zones jusqu’ici épargnées.
Enfin, un réchauffement global du climat sera une catastrophe pour de très nombreux écosystèmes en Europe. Sous l’effet du changement climatique, 10% des mammifères européens seront en danger d’extinction, et les espèces animales ou végétales qui ne peuvent pas migrer pour s’adapter au nouveau climat seront également décimées. Aujourd’hui, un tiers des espèces vivantes sont menacées d’extinction en raison notamment de la destruction croissante des habitats, de la surexploitation des terres, ou des espèces envahissantes. Le réchauffement est donc une pression supplémentaire sur des écosystèmes déjà fragilisés partout dans le monde.
Face à ces risques, et plus que jamais, retarder la transition énergétique est profondément irresponsable. Nous appelons à la mise en place d’un système énergétique basé sur les énergies renouvelables et la sobriété énergétique, générateur d’emplois et de sécurité pour les Européens. Dans le contexte des discussions sur le paquet-climat 2030, nous appelons les États-membres à adopter une politique climatique ambitieuse basée sur des réductions d’émissions de CO2 de 60% en 2030, 45% d’énergies renouvelables et 40% d’efficacité énergétique.
Les autorités françaises et européennes doivent cesser leur valse-hésitation énergétique et climatique : nous avons besoin de mesures claires et assumées pour atteindre l’objectif d’une économie décarbonée d’ici 2050. Nous avons besoin d’engagements et d’une politique européenne déterminée pour entrainer les pays tiers dans un accord mondial sur la préservation du climat à Paris en 2015. Nous avons également besoin d’un cap clair et ambitieux pour favoriser l’innovation et l’adaptation de nos entreprises aux nouvelles contraintes climatiques et énergétiques. Il en va de la santé, de la sécurité et du bien-être de tous les citoyens français et européens et constitue un formidable levier pour une nouvelle compétitivité.”
[1] GIEC, rapport du Groupe de Travail n°2, chapitre 23