L’État et la SNCF ont annoncé que la compagnie nationale allait cesser de faire circuler la moitié des trains de nuit à l’automne 2016, et d’autres trains Intercités dès 2017. Non pas parce qu’ils ne répondent pas à la demande des citoyens, mais parce que leur coût d’exploitation, trop élevé, ne serait plus assez couvert par le prix des billets, déjà plus chers que ceux des cars Macron ou du covoiturage.
Pourtant, des exemples nous montrent qu’avec un peu de volonté politique, il existe de nombreuses solutions pour maintenir une offre de qualité :
– par la région Occitanie, qui semble prête à conventionner avec la SNCF pour que les trains de nuit qui passent à Toulouse continuent à desservir aussi la Côte Vermeille ;
– par la région Normandie, qui s’engage à prendre en charge les trains la reliant à la capitale pour peu que l’État et la SNCF renouvelle les voies ferrées et le matériel roulant ;
– par la SNCF elle-même qui a commencé, au même tarif, à relever la qualité de service du Paris-Nice par des voitures-couchettes russes de plus grand confort.
Les solutions passent aussi par la maîtrise des coûts de production du train français (aujourd’hui 30% plus cher que le train allemand), le développement de partenariats internationaux et inter-régionaux, et même des régies régionales de transport pour préserver, rénover et utiliser pleinement le potentiel de notre réseau ferré.
Faire cela, c’est permettre de mieux desservir tous les territoires, c’est garantir un service public accessible à tous et partout : vallées de montagne, sites touristiques éloignés, zones cotières, etc. C’est aussi mettre en valeur notre patrimoine et les magnifiques lignes qui sillonnent la France.
Faire cela, c’est se donner les moyens de tenir les engagements de la France pour le climat : moins de trains, c’est plus de voitures et d’avions. Le train de nuit, tout particulièrement pour les liaisons internationales, reste la meilleure alternative à l’avion.
Alors oui, plutôt que de soutenir des aéroports ou d’encourager les autocars, osons le rail, de jour comme de nuit, et développons, comme en Allemagne, une offre de trains de qualité à prix raisonnable sur tout le territoire !
Europe Écologie Les Verts et la Fédération des élu-es verts et écologistes (FEVE) exigent que l’État revienne sur sa décision d’arrêter de soutenir les trains de nuits, et encouragent vivement les régions et tous les acteurs locaux à s’investir pour le développement des trains Intercités, si utiles à leur territoire et à leurs habitant-e-s.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux
Catherine Hervieu, présidente de la Fédération des élu-e-s verts et écologistes