La publicité, c’est un peu l’escroquerie du siècle. Elle a réussi à faire croire qu’elle constituait une source d’argent et d’emplois infinie, qui ne coûterait rien mais rapporterait gros. En France, les entreprises consacrent 30 milliards d’euros par an en dépenses de communication, autant que le budget de la Défense en 2015. Mais qui paye ? Le consommateur bien sûr.
Chaque année, nous dépensons toutes et tous 500 euros pour financer le gavage de nos boites aux lettres, la saturation de notre espace public, la pollution de nos paysages, l’utilisation de notre “temps de cerveau disponible“.
Au lieu d’aller dans les poches des vendeurs de pub, une partie de cet argent serait bien mieux dans le portefeuille des ménages ou dans les caisses publiques. Une désintoxication est nécessaire. Nous devons remettre la pub à sa place, en réduisant considérablement son emprise. Cela aurait en outre le mérite de permettre une réappropriation de l’espace public pour la création artistique ou l’expression citoyenne. N’ayons pas peur de laisser la parole et le pinceau aux citoyennes et citoyens !
Une ville en France a déjà franchi le pas. A Grenoble, les arbres et l’expression libre reprendront leur droit et la publicité sera remise à sa place. Une décision qui répond au besoin de respiration exprimé par de plus en plus d’habitants, étouffés par les sollicitations commerciales et l’appel incessant à la consommation. Se sentir bien dans sa ville vaut bien mieux qu’un profit artificiel. Espérons que cette initiative fera des petits.
Emmanuelle Cosse
Secrétaire nationale d’EELV
Grenoble libère l’espace public et développe les expressions citoyennes, au bénéfice de tous