« Le 30 septembre 2011, nous étions à Paris pour engager la première étape d’un travail politique commun entre Europe Ecologie-Les Verts et Bündnis 90/Die Grünen. Cette rencontre avait pour but d’intensifier le travail existant entre écologistes des deux côtés du Rhin en amont d’une séquence électorale décisive pour nos deux pays, et pour l’Union européenne.
18 mois plus tard, nous voici à Berlin alors que les citoyens français ont donné, lors des élections présidentielles et législatives du Printemps 2012, leur confiance à une nouvelle majorité politique à laquelle participe les Verts. Cette année, les Verts sont en campagne en Allemagne et veulent remplacer le gouvernement conservateur d’Angela Merkel et de ses alliés libéraux par une coalition rouge-verte avec une composante écologiste très forte.
Les élections parlementaires du 22 septembre prochain doivent marquer une nouvelle progression pour les idées écologistes en Europe, après le succès lors des élections françaises, et contribuer à donner une impulsion renforcée aux politiques nécessaires pour sortir enfin les Européens de la triple crise économique, sociale et environnementale qu’ils subissent. Les élections européennes de 2014 constituent également une étape décisive pour le futur de l’Union européenne et de son intégration politique.
En ce jour anniversaire de la catastrophe de Fukushima, nous réitérons notre opposition fondamentale à l’énergie nucléaire et notre souhait de voir la France s’engager à son tour dans un processus réaliste et radical de sortie du nucléaire à l’exemple de l’Allemagne.
Cette détermination va de pair avec notre engagement total à lutter contre les dérèglements climatiques à travers les émissions de CO2 qui en sont responsables. Nous défendons une stratégie globale et cohérente en matière énergétique qui combine consommation réduite (efficacité énergétique, meilleure isolation des bâtiments, etc.) et recours aux énergies renouvelables pour faire baisser les risques multiples induits par les énergies fossiles et nucléaires et intégrer la finitude des ressources.
Le lancement d’une grande initiative européenne sur l’énergie constitue à nos yeux le grand projet capable de renouveler l’esprit communautaire et de porter l’intégration européenne, comme avait pu l’être la fondation de la Communauté du Charbon et de l’Acier en 1951. Soixante après, une communauté européenne des énergies renouvelables est plus que jamais nécessaire. Il s’agit ni plus ni moins que de lancer la troisième Révolution Industrielle, celle qui intègrera pleinement la raréfaction des ressources et le défi des dérèglements climatiques. L’importance politique de nos deux pays dans la construction européenne et leur poids dans l’économie continentale les désigne naturellement comme les premiers promoteurs de cette grande initiative. Nous, écologistes, sommes prêts à assumer cette responsabilité politique pour le futur de l’Europe.
Car l’Europe a grand besoin d’un nouveau souffle. La défiance de nos citoyens envers l’Union européenne n’a jamais été aussi vive – et les élections italiennes viennent de le souligner cruellement. Pourtant, c’est bien à l’échelon européen que se jouent la relance de l’activité économique et la sortie progressive des crises. La plupart des dirigeants européens semblent vouloir ignorer cette exigence et continuent de maintenir leur action dans le cadre limité des Etats nations en concurrence permanente dans la défense de leurs intérêts nationaux : le désolant « compromis » budgétaire du 8 février dernier en est le dernier avatar. Nous faisons vœu de combattre le projet de cadre financier pluriannuel dans sa forme actuelle, insuffisant dans ses volumes et rétrograde dans ses priorités.
L’Europe est un projet de paix et prospérité partagées, fondé sur la réconciliation entre les ennemis d’hier et l’invention d’une nouvelle forme de citoyenneté dépassant les nations et les frontières. Nous, Verts allemands, Verts français, ne pouvons nous résoudre à voir l’esprit européen disparaître dans la défense étroite des égoïsmes nationaux, la gestion technocratique et de court-terme d’institutions myopes et sourdes ou l’exploitation populiste de colères souvent légitimes.
03/03/13
Au niveau national comme au niveau européen, nous réaffirmons notre détermination à engager ensemble la transformation verte de l’Europe. »
Berlin
11 mars 2013
Une réflexion au sujet de “Déclaration commune EELV-Grünen publiée à l’occasion du 2e séminaire franco-allemand à Berlin du 11 mars 2013”
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Beaux objectifs que nous n’atteindrons pas du jour au lendemain, mais pas à pas, courage, patience, ténacité, l’idée fait son chemin dans la population, c’est ce que je ressens et j’espère ne pas me tromper …!