Les grands organismes de recherche sont inquiets : que la société civile et en particulier les faucheurs volontaires détruisent des champs d’OGM en vertu du principe de précaution est compris comme une atteinte dangereuse à l’avancée de la recherche.
Pourtant ce fauchage, au delà de la problématique des OGM, révèle un véritable problème de fond que le gouvernement et les grands organismes doivent entendre.
La volonté sans faille depuis plusieurs années de lier recherche publique et intérêts privés, de lier financements publics et privés de la recherche a une conséquence directe (qui modifie très profondément le rapport que peuvent avoir les citoyens a la science) : la perte de confiance.
La recherche a en effet un rôle essentiel de contrepouvoir, de contre-expertise, elle a pour mission d’explorer toutes les voies possibles. Le besoin toujours plus grand de fonds privés pour financer les projets de recherche empêche en partie ce rôle de contrepouvoir.
Garantissons l’indépendance de la recherche, équilibrons les crédits alloués aux dangers de certains produits (OGM, nanoparticules, radiations…) et alors les citoyens retrouveront la confiance. Les études de Seralini ont mis en exergue le désert des recherches sur les effets des OGM sur la santé, les articles qui viennent d’être publiés sur les dangers des nanoparticules montrent aussi qu’il s’agit d’un problème d’ampleur et qu’il manque de recherches sur ces dangers pour faire une correcte évaluation des risques.
EELV appelle instamment le ministère de la recherche à équilibrer les crédits et à investir beaucoup plus massivement sur les questions de santé environnement, sur les effets sanitaires et environnementaux et sur les risques. Ce n’est qu’à cette condition que l’on pourra retrouver une forme de confiance.
EELV demande a ce que le gouvernement s’engage sur des recherches indépendantes sur les effets des OGM sur l’environnement et la santé. Tant qu’un programme de grande ampleur n’est pas lancé en ce sens, EELV soutiendra les fauchages d’OGM en plein champs… Même lorsqu’ils concernent la recherche.
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux