EELV apporte son plein soutien aux décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron, jugés ce 11 septembre 8h30 à Paris (Tribunal de Paris, 75017). Pour les écologistes, ces actions de désobéissance civile pacifique et non-violente sont nécessaires et permettent d’illustrer le décalage entre les discours toujours plus verts du gouvernement… et les actes.
La planète brûle et le gouvernement persiste dans l’inaction et les petits pas. Face à cet immobilisme, la société civile se mobilise et agit pour sensibiliser l’opinion publique par la multiplication de marches, de pétitions ou d’actions non-violentes, réprimées dans la violence comme sur le pont de Sully où la France a vu des militantes et militants pacifistes passé-es au poivre à bout portant.
Au cœur de cette mobilisation, ANV-COP21 a lancé le mouvement dit des “décrocheurs”. Assumant le risque de la condamnation, parfois aidé-es par les édiles en place, des militantes et militants de toute la France décrochent depuis des mois les portraits d’Emmanuel Macron dans les mairies des petites comme des grandes villes. Un emprunt pour rappeler que l’action contre le réchauffement climatique n’attend pas. Il est temps de passer des grands discours de verdissement de façade aux actes pour changer la société et mettre en œuvre des politiques de transition écologique. Après plus de 128 portraits décrochés, 17 militantes et militants sont d’ores et déjà sous le coup d’un passage devant la justice. Plusieurs d’entre-elles et eux ont été condamnés à des amendes de plusieurs centaines d’euros.
Demain, les décrocheurs-ses comparaîtront devant la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris – celle qui juge les terroristes et les délinquants chevronnés. Ils encourent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende, pour avoir décroché des portraits.
EELV soutient ces lanceuses et lanceurs d’alerte et demande au gouvernement de revoir sa copie. « Derrière les discours, la réalité de l’action gouvernementale va en marche arrière : glyphosate, épandage de pesticides aux abords des maisons, accords de libre-échange, investissements fossiles, taxe sur le kérosène, aides à la bio, etc. Non seulement rien de ce qui est nécessaire n’a été entrepris mais, pire, le gouvernement recule et applique à la lettre les besoins des lobbies » rappelle Julien Bayou. « L’action des décrocheurs est une action bénéfique à la société. En attirant l’attention du grand public, elles et ils rappellent aussi le gouvernement à ses devoirs. Chacune de ces personnes prend des risques personnels pour aider le collectif à s’en sortir. Elles et ils méritent des décorations, pas des condamnations. » complète Sandra Regol.
Mickael Kugler, co-secrétaire régional d’EELV Alsace, a déjà fait les frais de cette politique de répression des militant-es climatiques en étant condamné à une amende de 500€ pour avoir décroché un portrait du président Macron. La jurisprudence joue pourtant pour ses militant-es : dans l’affaire des chaises empruntées par les militant-es altermondialistes, la plupart ont été relaxés.
Ce mercredi 11 septembre 8h30 s’ouvre à Paris un nouveau procès de décrocheurs. Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole d’EELV, seront présent-es au côté des militant-es climat pour soutenir leur action et demander que la justice les dédouane de toutes poursuites. Quand le gouvernement est coupable, ce n’est pas aux militant-es et à la population de payer l’addition.