EÉLV a pris connaissance de la décision du tribunal de Rennes de relaxer les deux policiers mis en cause dans la mort de Zyed et Bouna, dix ans après la mort des deux jeunes à Clichy-Sous-Bois. S’il n’appartient pas aux écologistes de commenter une décision de justice, ils souhaitent témoigner de leur soutien aux familles et aux proches des victimes. Au-delà de la responsabilité des policiers, le résultat de ce procès ne permettra certainement pas d’apaiser leur douleur et de répondre au sentiment d’injustice qui alimente un fossé grandissant entre les quartiers populaires et le reste de la société française.
Alors que certains responsables politiques semblent prendre la mesure des inégalités sociales et de l’isolement dont sont victimes les habitants des quartiers dits défavorisés, les politiques publiques mises en œuvre ne sont pas à la hauteur des enjeux. Les discriminations en tout genre, les difficultés d’accès à l’emploi, le manque de mobilité sont à l’origine d’un climat de violence et de défiance aux conséquences dramatiques. C’est à ces causes profondes qu’il convient de s’attaquer en priorité. Comme il convient de revoir le rôle de la police dans ces quartiers. Trop souvent vécue comme une présence hostile aux habitants et pratiquant des contrôles aux allures de discrimination : les contrôles au faciès. La police de proximité, qui connaît les habitants et que les habitants connaissent, permet davantage de prévention et la diminution des tensions.
Pour rendre justice à Zyed, à Bouna et à leur famille, les écologistes appellent de leurs vœux un renforcement des moyens consacrés à la politique de la ville, afin de faire en sorte que les habitants des quartiers populaires ne soient pas considérés comme des citoyens de seconde zone et que le simple fait pour des enfants de croiser une patrouille policière dans la rue ne dégénère plus en course poursuite mortelle.
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux