Les textes de motion fleurissent bon train. Tous manient de grandes considérations abstraites sur l’état du monde et sa transformation attendue, sans qu’aucun ne définisse le chemin qui permettrait d’y arriver. C’est pourtant l’enjeu de ce premier congrès d’EELV : définir la feuille de route de la nouvelle organisation politique.
D’aucuns vous diront que les textes sont un exercice imposé, qu’ils disent à peu près tous la même chose, que l’essentiel est ailleurs, dans la négociation des futures échéances électorales avec le partenaire obligé (parce qu’il n’a pas voulu nous donner l’autonomie que nous réclamions en modifiant la loi électorale quand il avait la possibilité de le faire), qu’il suffit de regarder qui sont les signataires pour décider de son adhésion à un projet de motion plutôt qu’un autre.
Et si ce que ces textes ne disent pas était plus important que ce qu’ils disent ?
La lecture des textes qui circulent donne à penser qu’une organisation politique n’a que trois rôles : analyser la situation, proposer un programme et se présenter aux rounds électoraux. Le rôle d’animation de la vie politique a quasiment disparu de nos préoccupations et se cantonne globalement à l’écriture de communiqués à la presse. Nous sommes en train de renoncer à ce rôle d’animation politique sans l’avoir jamais réellement décidé, au moment où les abstentionnistes interpellent les politiques sur leur utilité, au moment où en créant la coopérative politique nous sommes supposés affirmer l’importance d’une animation politique adaptée à la société d’aujourd’hui. Beau paradoxe !
La coopérative politique risque fort de ne devenir qu’un faible halo autour du parti faute d’animation et de projets qui en explicitent la raison d’être. Les mouvements associatifs qui par construction se structurent sur des thématiques spécialisées ne permettent pas de construire une vision globale d’un autre mode de vie. C’est la responsabilité des politiques et donc d’EELV de faire des propositions en ce sens.
Mais pouvons-nous nous contenter d’attendre que les élections nous donnent plus de poids pour faire vivre notre projet ? Non. Nous devons être à l’initiative de batailles qui illustrent ce projet et permettent d’affiner son contenu.
Avec les contributions surtitrées « sortir de la crise organisée » qui vous sont proposées, nous cherchons à développer des analyses et des propositions structurantes pour l’action écologique politique aujourd’hui.
Nous ne prétendons pas être complets ni détenir la vérité, nous voulons seulement apporter un éclairage utile au débat stratégique qui est la raison d’être d’un congrès. Nous sommes prêts à discuter avec celles et ceux qui prendront notre approche au sérieux.
Nous vous invitons à donner du poids à cette approche transversale en y apportant votre signature.