Depuis le début de la semaine, le chef de l’État est en visite officielle en Pologne dans le but de restaurer une relation de confiance avec ce pays.
À ce titre, le locataire de l’Élysée a cru utile de tempérer les critiques que les autorités françaises avaient pu émettre à l’égard des très nombreuses atteintes à l’État de droit commises par le gouvernement actuellement au pouvoir, renvoyant cette question à la responsabilité des institutions de l’Union européenne, dans l’objectif assumé d’apaiser les tensions et, surtout, d’obtenir aux entreprises l’accompagnant dans sa suite de juteux contrats.
EELV tient à rappeler que les attaques répétées du gouvernement polonais à l’encontre des fondements élémentaires de la démocratie libérale sont d’une particulière gravité : mise en cause de l’indépendance de la Justice et de la presse, remise en cause du droit à l’avortement, démantèlement assumé du dispositif de soutien aux femmes victimes de violence, mesures discriminatoires à l’égard des personnes LGBT participent d’une orientation politique ouvertement réactionnaire, façonnant un régime politique autoritaire et une société inégalitaire. Ces attaques sont d’une telle ampleur qu’elles ont justifié la mise en œuvre de la procédure de sauvegarde prévue à l’article 7 du traité sur l’Union européenne, l’invalidation par la Cour de justice de l’Union européenne, à deux reprises en 2019, des réformes du système judiciaire voulues par le gouvernement polonais et le lancement d’une nouvelle procédure à la suite de l’adoption, en janvier dernier, d’un projet de loi visant à ôter purement et simplement toute liberté d’expression aux juges polonais-es.
Dans un tel contexte, EELV affirme que la France ne saurait, au prétexte peu avouable de satisfaire les intérêts économiques d’une poignée d’entreprises nationales, mettre sous le boisseau la nécessaire mise en garde de nos partenaires polonais sur la nécessité de respecter pleinement l’État de droit et les droits des femmes.
EELV appelle les autorités françaises à agir de façon active et assumée au service de la protection de l’État de droit et des libertés publiques en Europe, condition indispensable au bon fonctionnement de toute démocratie.