Mardi 23 septembre, nous avons connu sur plusieurs grandes villes un épisode de forte pollution atmosphérique. Ainsi ATMO, Réseau National des Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air, estimait le niveau de pollution de l’air jusqu’à 9 sur une échelle de 10.
Ces épisodes de pollutions extrêmes ont de nombreuses conséquences sur la santé: insuffisances respiratoires, allergies mais surtout à long terme cancers et maladies vasculaires. La commission européenne estime ainsi qu’en France c’est 42000 personnes qui meurent chaque année prématurément en raison de ces épisodes de pollution.
Il est donc une urgence sanitaire : prendre des mesures pour éviter les pollutions et leurs conséquences.
Actuellement la gestion de ces épisodes est pour le moins réduite : les automobilistes sont « encouragés » à diminuer leur vitesse, ou il est « conseillé » aux personnes âgées et aux enfants de ne pas avoir d’activités extérieures …
Ces mesures sont bien trop faibles et discriminatoires en regard des enjeux. La plupart des consignes n’étant pas respectées, la seule chose que l’on fasse est d’exposer la santé des personnes fragiles.
Pour mieux gérer les épisodes de pollutions, il est important de prendre des mesures plus ambitieuses :
– des mesures de protection réelles et efficaces : prévenir les clubs sportifs, les écoles et les personnes âgées de manière systématique dès les premiers seuils d’alerte, utiliser tous les moyens de communication des communes pour prévenir les personnes en insuffisance respiratoire de rester à l’intérieur.
– des mesures de prévention : limiter la circulation, mobilisation des communes sur le co-voiturage et réservation d’une voie dédiée sur les grands axes routiers. Développer l’accès au vélo et aux transports en commun, développer bien davantage des murs d’arbres le long des axes routiers les plus fréquentés. Enfin la nature en ville est un rempart à la pollution; la remettre partout où cela est possible est aussi une mesure de prévention.
– des mesures de limitation de la pollution les jours de danger: Interdiction des voitures les plus anciennes ou mise en place de la circulation alternée … mobilisation des policiers pour le respect des vitesse limites et des véhicules polluants, restriction de la circulation des camions et réalisation de réels contrôles de vitesse sur les routes.
Enfin à plus long terme, la disparition des véhicules diesel, le développement du fret, des voies d’eau en lieu et place du tout camion, la taxation des grands axes routiers pour les transports de marchandises permettent de s’attaquer aux racines de la pollution.
Aujourd’hui, force est de constater que nous sommes loin d’un volontarisme affiché par les autorités et les écologistes sont souvent bien seuls à porter des politiques publiques de lutte contre ces particules fines. L’exemple en est donné au Sénat où les écologistes proposent la fin de la fabrication des véhicules diesel à terme. C’est de cette volonté politique dont dépend la santé de nos concitoyens.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux