Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 7 millions de personnes meurent chaque année dans le monde parce qu’elles respirent un air trop chargé en particules fines. L’étude révèle également que neuf personnes sur dix sont exposées quotidiennement à un air contenant de « hauts niveaux de polluants ». En Europe, ce sont 500 000 morts chaque année, dont 48 000 en France. Si la pollution de l’air menace chacun·e d’entre nous, ce sont les plus fragiles, pauvres et marginalisés qui en sont les premières victimes.
Les écologistes alertent depuis des années mais les chiffres sont sans cesse plus tragiques et représentent désormais plus que les morts cumulés du sida, de la tuberculose, du diabète et des accidents de la route. Cancers du poumon, accidents vasculaires cérébraux, infarctus, maladies pulmonaires chroniques obstructives… La pollution de l’air est la troisième cause de mortalité, après l’alcool et le tabac.
C’est pourquoi, Europe Écologie – Les Verts se félicite qu’après dix ans d’avertissements sans frais, la Commission européenne se soit enfin décidée à mettre la pression sur les États dont la qualité de l’air dépasse régulièrement les valeurs limites en PM10 (particules de moins de dix millimètres de diamètre) et dioxyde d’azote. Fin janvier 9 ministres de l’écologie européens, dont Nicolas Hulot avait d’ailleurs été convoqués. C’est devant la Cour de justice de l’Union européenne que la France doit répondre de ses manquements, le gouvernement n’assurant pas une qualité d’air saine à l’ensemble de nos concitoyen·ne·s. Le Conseil d’État a également exhorté le gouvernement à prendre urgemment des mesures pour réduire la pollution.
Europe Écologie – Les Verts soutient les familles de la vallée de l’Arve qui attaquent l’État pour « carence fautive » ainsi que toutes les initiatives personnelles et collectives allant dans le même sens à travers le pays. Il est scandaleux que la qualité de l’air soit responsable de 8 % de la mortalité annuelle dans la vallée de l’Arve, soit 85 morts. Les écologistes dénoncent l’inaction de l’État et des autorités administratives et donc, leur culpabilité.
Cette inaction aux conséquences dramatiques n’est pas une fatalité. De nombreuses solutions existent, et ne demandent qu’à être mises en œuvre. Encouragement des transports collectifs et des mobilités douces, dont la marche et le vélo ; régulation des véhicules polluants en zone urbaine ; application du principe pollueur-payeur dans le transport de marchandise ; modification des pratiques agricoles ; plan de réduction des pollutions des installations industrielles. Le tout doit s’accompagner de mesures d’accompagnement pour les ménages les plus modestes, notamment en matière de mobilité et de chauffage.
La pollution tue : le gouvernement doit immédiatement agir.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux