Pour contraindre l’État français à respecter la loi et les normes européennes de protection des citoyen-nes face à la pollution de l’air, plus de 60 associations dont Greenpeace, France Nature Environnement ou encore Notre Affaire à Tous se sont jointes aux Amis de la Terre pour déposer un nouveau recours ce 2 octobre. Puisque la santé des citoyen-nes n’a pas de poids face aux questions financières, les associations, soutenues par des médecins, demandent une astreinte de 100 000 euros par jour de retard.
Europe Écologie – Les Verts soutient l’action en justice des associations environnementales et rappelle que ces morts et les maladies induites sont évitables et qu’il est du devoir des gouvernements de protéger les populations. Les écologistes rappellent que nous ne sommes, en outre, pas toustes égaux et égales face à ces atteintes et que si le nombre de morts augmente, il touche plus particulièrement les plus faibles (enfants et personnes âgées), mais surtout les plus pauvres (l’assignation économique à résidence dans l’habitat dégradé des banlieues affecte plus que les weekends au vert des familles aisées fuyant la pollution).
Le 12 juillet 2017, le Conseil d’Etat déclarait une carence fautive de la France et demandait au gouvernement de respecter les normes permettant un air respirable, lui laissant jusqu’au 31 mars pour prouver, devant la Cour de justice de l’Union européenne, le respect de ses engagements. Face à l’immobilisme du gouvernement, les associations initiatrices de ce premier recours réitèrent une action en justice pour demander son exécution.
La demande des associations est de bon sens : touste citoyen-ne a le droit de respirer un air qui ne tue pas et ne rend pas malade, c’est un droit fondamental bafoué par la France. Le refus d’agir en ce sens du gouvernement est criminel et entraîne, chaque année, des morts prématurées. En France, du seul fait des pollutions à particules fines, ce sont 131 morts chaque jour que nous pourrions éviter. A ce stade, ne pas agir est littéralement un crime impuni.
EELV demande que le gouvernement agisse, en urgence, contre ce fléau évitable. Mais alors que la logique de protection des personnes impliquerait de mettre en place de réels réseaux de ferroutage pour éviter le trafic camion et la mise en place d’une taxe poids lourds le gouvernement préfère lancer, par la force et en justifiant les violences à l’encontre des populations locales, des projets dédiés au trafic tout-routier comme le GCO. Il est temps de sortir d’un système mourant avant qu’il ne soit trop tard.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole