Les pics de pollution, récurrents, nous le rappellent : l’enjeu de la lutte contre la pollution est d’agir rapidement et en profondeur sur les sources de pollution atmosphérique, en particulier d’origine routière. Il est impératif de s’attaquer enfin à la réduction de l’exposition de la population à des concentrations annuelles qui se trouvent actuellement dans de nombreuses agglomérations françaises bien au-delà des normes en vigueur et acceptables.
Si des collectivités s’engagent, à l’image de la Ville de Paris qui a adopté en février un plan de lutte contre la pollution liée au trafic routier ambitieux et inédit, de la région avec son programme d’aide aux nouveaux véhicules urbains ou du STIF avec son plan de sortie du diesel pour son matériel roulant, nous savons qu’il faudra du temps avant une amélioration durable et progressive, et que la population urbaine sera encore confrontée régulièrement à des épisodes de pics de pollution.
Les mesures telles que la gratuité du stationnement résidentiel, incitant à renoncer à son véhicule individuel, ne suffisent pas et les collectivités en sont réduits à conseiller aux personnes fragiles et aux enfants de renoncer aux activités physiques, tout en espérant que le vent et la pluie arrivent vite pour assainir l’atmosphère. Cet aveu d’impuissance est inacceptable.
Il est grand temps que l’Etat prenne ses responsabilités. Nous ne pouvons plus et nous ne devons plus, au regard des graves problèmes de santé publique qu’ils engendrent, compter 4 longues journées consécutives de dépassement des seuils, selon la réglementation en vigueur, pour que les seules mesures réellement efficaces que sont les restrictions de circulation soient mises en œuvre. La circulation alternée, qui a fait ses preuves dans ces circonstances, ne doit ainsi plus être quémandée par les collectivités mais imposée dans les meilleurs délais par les services de l’Etat. Des mesures doivent également être prises très rapidement, dès le premier jour de dépassement du seuil d’information, envers les véhicules les plus polluants.
Nous demandons donc que les critères de déclenchement des mesures d’urgence soient revus pour agir de façon plus anticipée et effective. Nous demandons également que les seuils d’information et d’alerte des polluants liés au trafic routier, notamment pour les particules fines PM 10, éloignés des recommandations sanitaires de l’OMS, soient révisés. La prise en compte des particules ultra fines, PM2.5 et PM1, aujourd’hui ignorés des seuils, doivent être prises en compte, puisqu’on le sait, ce sont ces polluants les plus nocifs pour la santé et dont les concentrations sont aussi les plus élevées.
Enfin, nous proposons qu’un Grenelle de l’Air soit organisé en Ile-de-France et dans chacune des régions françaises, pour définir avec les citoyens et les différents acteurs les mesures qui permettront de retrouver durablement un air sain pour la santé de toutes et tous.
Emmanuelle Cosse, Secrétaire nationale d’EELV.
Anne Souyris et David Belliard, co-présidents du groupe écologiste de Paris
Christophe Najdovski, Maire-Adjoint de Paris en charge des transports, des déplacements et de l’espace public
Mounir Satouri, Président du groupe écologiste à la Région Ile-de-France
Corinne Rufet, Vice-Présidente de la région Ile-de-France en charge de l’environnement, de l’agriculture et de l’énergie
Pierre Serne, Vice-Président de la région Ile-de-France en charge des transports