Selon les pays, selon la géographie et l’environnement, les régions de l’Union européenne (UE) n’ont pas un niveau de développement identique. Certaines cumulent des handicaps et souffrent d’un PIB faible, d’un fort enclavement ou encore d’une économie sinistrée par des restructurations économiques, etc.
La politique régionale de l’UE vise à atténuer les disparités économiques et sociales entre les quelques 271 régions de l’UE. L’UE souhaite évoluer dans un ensemble cohérent et dynamique. Aussi la solidarité communautaire est essentielle. Cette solidarité passe par un soutien à l’échelon local, en fonction des besoins exprimés sur place, mais aussi des objectifs globaux de développement pour l’Union.
Aujourd’hui, la politique régionale cherche à endiguer les disparités entre les régions autour de trois buts communs à toutes les régions : le soutien à l’emploi, la promotion de l’égalité des chances (notamment entre les hommes et les femmes) et la protection de l’environnement. C’est dans le respect de ces trois principes que doit en théorie se déployer toute action régionale de l’Union.
Qu’en est-il des régions ultrapériphériques à l’UE ? Ce mercredi 18 avril, les députés européens ont voté un rapport d’initiative sur le rôle de la politique de cohésion dans les régions ultrapériphériques de l’UE dans le contexte de la stratégie « Europe 2020 ». Fin mai, la Commission devrait présenter une stratégie rénovée sur le sujet.
Pour Catherine Grèze, eurodéputée des Verts/ALE, membre de la Commission REGI et Vice-présidente d’Eurolat :
« Les députés européens ont envoyé un message clair sur l’Outremer à la Commission européenne lors du vote de ce rapport. Dans sa proposition de règlement FEDER pour la future période de programmation 2014 – 2020, la Commission propose de faire des coupes budgétaires significatives sur l’enveloppe additionnelle dédiée aux RUP (moins 46% par rapport à la période actuelle). Le présent rapport d’initiative déplore cette baisse et demande un maintien en termes réels. Par ailleurs, il demande que soit mesuré l’impact des effets des accords internationaux en matière de commerce et de pêche sur ces territoires et leur production locale. Ainsi, tant sur le plan budgétaire que commercial, la Commission européenne devra tenir compte du message sans équivoque du Parlement européen. »
Et de conclure : « Si, sur le fond, le rapport est encourageant, force est de constater la frilosité inacceptable des députés face aux propositions des Verts en matière d’environnement. A ce titre, Nous avons proposé d’inclure un critère lié au changement climatique pour chaque projet financé par la politique de cohésion, tel que préconisé par une étude publiée par le Parlement européen*. Mais en vain. Les régions ultrapériphériques doivent faire face à des crises combinées terribles (environnementale, sociale, économique). Seule une vision sur le long terme permettra d’apporter une réponse globale à la hauteur de ces défis, via la mise en place de stratégies de développement local endogène adaptée reposant sur une agriculture et une pêche durable. »
* Etude Commission Développement régional « le rôle de la politique régionale dans le traitement des conséquences du changement climatique dans les régions ultrapériphériques » juillet 2011