Deux rapports de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD), passés inaperçus lors de leur publication il y a quelques mois, ont révélé la défaillance du troisième plan santé-environnement 2015-2019 (PNSE 3).
Il est pourtant au cœur de la politique sanitaire environnementale du gouvernement. Son objectif est de réduire l’exposition de la population à certaines pollutions environnementales, telle que l’exposition aux perturbateurs endocriniens et aux pesticides.
Cinq ans plus tard, force est de constater que cet objectif est loin d’être atteint. Les deux instances parviennent à la même conclusion: le plan actuel n’a eu aucun impact sanitaire positif, malgré les 110 mesures qu’il comporte – soit deux fois plus que le PNSE 2. La raison est simple: toutes ces mesures relèvent de la pure communication. Les rapports démontrent que seules 20% des mesures consistent à répondre aux risques. Et elles ne sont même pas opérationnelles. Une fois de plus, le gouvernement échoue à mettre en place un plan concret, permettant une véritable protection de la santé des citoyennes et des citoyens.
Le PNSE 3 n”’est pas à la hauteur des enjeux en matière de santé publique, et est révélateur de l’inaction politique du gouvernement actuel. L’Organisation mondiale de la santé estimait en 2006 que 14% de la mortalité française, soit 74 300 décès, était liée à l’environnement au sens large, et une part importante à la pollution atmosphérique. Les premières victimes sont toujours les mêmes: les plus démunis.
Le PNSE 3 arrive à échéance fin 2019. Il est temps de mettre en place une véritable politique environnementale, protectrice de la santé de toutes et tous. Pour parvenir à une égalité réelle, pour résorber les écarts dans l’espérance de vie et pour la planète, la France doit agir vers le zéro toxique!
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux