Après une longue attente, plusieurs reports, EELV se félicite de la sortie du plan pauvreté du gouvernement. Très attendu dans un pays où les inégalités sociales et économiques sont grandissantes et exponentielles, ce plan est un signal positif pour la prise en compte par l’Etat des plus démuni-es.
Alors que les dernières études confirment que la faim progresse dans le monde sur fond de réchauffement climatique et que les pauvres en France mangent moins de 3 repas par jour et d’un équilibre alimentaire en deçà des besoins alimentaires des personnes, ce plan donne un signal positif. La prise en compte des inégalités héritées, symptôme français qui assigne à pauvreté des générations entières, est un pas en avant encourageant. Les mesures jointes, en faveur du développement de services censément de proximité comme la réouverture de centres sociaux, de crèches, la mise en place d’un tarif cantine à 1€ pour les enfants de familles en grande difficultés sont autant de mesures concrètes que saluent les écologistes. Dans le même registre, l’extension des territoires “zéro chômeurs”, bien que ne faisant qu’instituer des mesures déjà développées par plusieurs régions sous l’impulsion d’ATD-quart Monde, va dans le bon sens. Enfin, la simplification des processus d’accès aux aides est une bonne initiative. Rappelons qu’en France, un tiers des aides allouées aux plus pauvres n’est pas perçue car le mur administratif que ces dossiers représentent pour des personnes en grande situation de précarité reste infranchissable. Une réalité à mille lieues des portraits “d’assisté-es profiteurs” que la droite et l’extrême droite affectent tant.
Cependant, les écologistes, à l’instar de nombreuses associations du secteur, ne peuvent cacher leur inquiétude face aux budgets alloués. Si la somme de 8 milliards d’euros sur 4 ans sonne comme une annonce encourageante, la réalité est bien moins positive puisque la moitié provient de budgets réalloués. Alors que le CICE concentre autour de 20 milliards d’aides aux entreprises par an, que les baisses sur les grandes fortunes (ISF, etc.) représentent autour de 5 milliards par an, on mesure à quel point le budget de ce plan pauvreté est ridiculement bas face aux cadeaux faits aux grandes entreprises et aux plus grandes fortunes personnelles et héritées. Sans compter la composition de ces fonds, résultant pour l’essentiel de redistribution de dispositifs et de budgets déjà existants. Encore une fois, au clinquant des annonces, répond le vide de la réalité de son déploiement.
Autre sujet d’inquiétude dans le discours du président, la prévalence accordée aux “premiers de cordée” laisse à penser que pour le gouvernement, les pauvres restent asservis et secondaires quand les plus forts seraient les seul-es dignes d’intérêt. Or la logique économique à l’oeuvre ne cesse de prouver que le ruissellement attendu non seulement n’a jamais eu lieu mais ne donne aucun signe d’arrivée.
Pour EELV, l’espoir est réel. Mais face à l’urgence sociale, il faut plus que des espoirs ; il faut des actes.