L’annonce par l’industriel Bosch de l’abandon de ses activités dans le photovoltaïque, qui menace 3 000 postes dont 200 sur le site de Vénissieux, est undrame social pour les employés de ces usines en même temps que le révélateur d’un profond problème de stratégie industrielle de la France et de l’Union européenne.
Alors qu’il nous faut répondre à la fois au défi climatique et à la crise économique, ce retrait symbolise l’échec collectif des Européens à porter une vision du futur industriel et à engager la transformation écologique de l’économie.
En France, l’industrie photovoltaïque avait beaucoup souffert des décisions gouvernementales de l’ère Sarkozy/Fillon, qui favorisaient les grands groupes au détriment de nombre de PME innovantes qui ont été conduites à la faillite. Aujourd’hui, la décision de Bosch illustre l’impéritie globale de la gouvernance européenne, son incapacité à faire face à l’offensive industrielle chinoise dans le domaine du solaire.
Après s’être approprié des technologies dont le développement avait été permis notamment par les contribuables européens, la Chine subventionne allègrement son industrie solaire, entraînant la fermeture d’acteurs importants du secteur. Alors que les Etats-Unis ont mis en place des droits de douane s’élevant jusqu’à 250 % sur les panneaux chinois, il aura fallu 6 mois à l’Union pour seulement ouvrir une modeste enquête…
Pour les écologistes, les filières de production d’énergie renouvelables doivent être une priorité, aussi bien du niveau européen qu’au niveau local. Il est impératif de sortir d’une logique passive à une attitude offensive en la matière.
Jean Philippe Magnen
Porte-parole
Une réflexion au sujet de “Photovoltaïque : l’Europe est en train de rater une nouvelle révolution industrielle”
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La France a un atout incomparable dans le monde : EDF, un des tout premiers énergéticiens mondiaux appartient à 86 % au bon peuple français. Dès lors, on aurait pu imaginer que ses filiales en charges des ENR privilégieraient des productions françaises et européennes… Que nenni ! panneaux photovoltaïques chinois et germano-américains.
Quand on sait les volumes installés par EDF-EN et les volumes de productions de nos usines françaises, on peut penser légitimement que des emplois auraient pu être créés en grand nombre. Mais la cupidité de notre fournisseur de « service public », dirigé par des technocrates et autres chantres de la mondialisation en a décidé autrement : il fallait « faire du fric pendant qu’il en était temps ». Et peu importe si cette politique court-termiste ne profite pas au pays, l’essentiel est qu’elle permette de présenter des bilans positifs car bientôt, il va falloir penser à démanteler les centrales atteintes par la limite d’âge, rafistoler les autres pour les mettre aux normes post-Fukushima, imaginer retraiter les combustibles stockés à l’air libre avant des les enfouir dans un trou par encore fait… et puis payer la rallonge de l’EPR et peut-être bien aussi envisager de payer (enfin !) une assurance à hauteur du risque encouru, non ?
Bon tous ça pour dire que le nucléaire, c’était pas aussi « bon marché » qu’on a bien voulu nous le faire croire… Et maintenant qu’on est habitué…. difficile de s’en desintoxiquer, surout quand on a eu la faiblesse de contruire il y a 20 ans une maison « toute électrique »…