En réaction à la vague d’arrêtés municipaux souhaitant interdire l’épandage des pesticides à moins de 150 mètres des habitations, Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture, interrogé le 29 août 2019 par Ouest France, propose des « zones de non traitement de 2 à 5 mètres des habitations ». Alors que le mouvement initié par le maire de Langouët prend de l’ampleur, le gouvernement et le syndicat agricole majoritaire sont visiblement désemparés par la mobilisation de citoyen-nes et d’élu-es courageuses/eux qui a permis de faire de nouveau la lumière sur le danger que représentent les pesticides pour notre santé et la responsabilité politique des élu-es de protéger la population.
Le ministre de l’Agriculture, acculé, a ainsi proposé sans rire, de mettre en place des zones potentielles de non traitement de 2 à 5 mètres autour des habitations. Au-delà de l’entêtement de ce gouvernement à défendre les positions de la FNSEA et des lobbies, qui estiment qu’il faut se prononcer « au cas par cas » pour, à terme, ne rien faire, ne faut-il pas au contraire chercher à préserver en priorité la santé de nos enfants et concitoyen-nes devant les intérêts d’une poignée d’agriculteurs qui ont décidé de ne rien changer ? Préserver la qualité de l’air, de l’eau et de la biodiversité, alors que nous vivons une crise climatique et environnementale qui s’annonce sans précédent, est une urgence ! À quand un véritable plan de sortie totale des pesticides comme le réclament depuis longtemps les écologistes, à rebours des programmes « écophyto » qui se succèdent sans aucun effet si ce n’est l’augmentation de l’usage des produits phytosanitaires sur notre territoire ?
M. le ministre, au nom du principe de précaution, prenez les décisions qui s’imposent et ne risquez pas un nouveau scandale social et sanitaire comme celui de l’amiante dans l’hexagone et du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique !
Pour aller plus loin :
- Le communiqué de la Fédération des Élu-es Verts et Écologistes ainsi que des exemples d’arrêtés
- Une carte où vous pouvez entrer votre commune quand un arrêté a été déposé.