Scientifiques et endocrinologues de toute l’Europe alertent sur le danger de la mise en place de règles au rabais sur les perturbateurs endocriniens. Et pour cause : ces règles, demandées par les lobbies de la pétrochimie, sont la porte ouverte à l’entrée légale sur le marché de produits dangereux pour la santé dès maintenant (dérèglements hormonaux, maladies, …) et porteurs de modifications endocriniennes sur plusieurs générations. Des journaux alertent régulièrement, à travers leurs enquêtes, sur les dangers des produits de grande consommation contenant des perturbateurs endocriniens, particulièrement les produits d’hygiène (aussi bien ceux pour l’hygiène intime que ceux pour les enfants et nourrissons), les produits de beauté (soins pour la peau ou les cheveux, maquillages), les crèmes solaires, etc.
Depuis la mise en place du gouvernement Philippe II, l’alerte avait été donnée après la passe d’armes entre la position pro-lobbies du ministre de l’agriculture et du porte-parole du gouvernement d’un côté et celle de Nicolas Hulot de l’autre, fondée sur le principe de précaution et mettant au cœur de sa réflexion la santé des français-es. Ce dernier semblait alors avoir gagné la manche face aux arguments législatifs de ses opposants, des arguments reposant sur la législation européenne, plus permissive sur le sujet.
Ce mardi 4 juillet, alors que la France, la Suède et le Danemark faisaient front commun depuis plus d’un an pour bloquer la mise en place de normes permissives et taillées sur mesure pour permettre aux industries d’écouler des produits pratiques pour leurs réalisations mais extrêmement dangereux pour la santé, le combat pour le respect de nos santés a pris un tournant inattendu. Contre toute logique, contre tout ce qui fonde le principe de précaution, la France a fait volte-face et décidé de rejoindre le clan de l’Allemagne et des pro-perturbateurs endocriniens, donnant la victoire finale à ces-derniers.
Cette nouvelle décision permet l’application du règlement européen de 2009 sur les pesticides mais permet aussi de devenir l’outil de base de la régulation de tous les secteurs de l’industrie concernant ces produits. Cosmétiques, agroalimentaire, mais également jouets deviennent ainsi de potentielles armes d’empoisonnement massif. Après la courte victoire française du Ministre de la transition écologique et solidaire, la France a donc décidé sciemment de perdre cette guerre.
A l’instar de plus de 70 ONG, dont la Fondation Nicolas Hulot, EELV dénonce ce renoncement immoral qui met en danger la vie et l’avenir de millions de personnes, à commencer par les plus fragiles. Ce sont les pesticides qui recouvrent les fruits et légumes industriels et faussement bon marchés qui vont aggraver les problèmes de santé des plus pauvres, tout comme les produits d’hygiène ou les protections solaire premier prix. Une fois n’est pas coutume, les produits de luxe sont aussi concernés.
En signant cet accord, la France met délibérément en danger la nature, durement et durablement touchée par les pesticides et les produits porteurs de ces perturbateurs, aussi bien que les citoyen-nes qui les consomment directement ou indirectement.
Ce choix est celui d’un gouvernement qui fait passer les profits des multinationales avant la bonne santé économique locale. Ce choix est celui d’un gouvernement qui préfère mettre en danger nos vies pour que quelques actionnaires soient en mesure d’accroitre un peu plus leurs profits.
Encore une fois, ces décisions anti-écologique sont porteuses de conséquences sociales et de santé dramatiques alors que les alternatives existent, respectueuses de l’environnement et créatrices d’emplois. Bilan de la séquence : lobbies 1 – santé 0.