La galaxie écologiste a depuis 2009 entamé une mue qui nous a rendu plus visibles, plus écoutés par l’ensemble de la population, plus crédibles aussi, concernant la protection de l’environnement, la conversion écologique de notre économie, la nécessité d’une écologie visant à la réduction des inégalités sociales et environnementales…
Concernant les questions sociétales, les écologistes sont identifiés depuis longtemps dans la lutte pour une représentation juste de la diversité de notre société et l’égalité des droits.
Pourtant, la montée des idées du Front National et sa banalisation dans le discours politique et médiatique doivent nous alerter sur la nécessité de porter plus fortement la conviction que pour lutter efficacement contre les discours de haine et d’exclusion, nous devons défendre une autre vision de la société, qui travaille à « faire société », à recréer du lien, autour d’un projet commun qui se nourrit de cultures diverses.
Nous devons porter un projet qui, pour remettre le citoyen au cœur de la société, lui redonne les moyens d’appréhender le monde de manière critique, qui émancipe chacun et chacune des « à priori », des frontières, et où la mise en commun des richesses, des pratiques et des cultures signifie plus de bien-être, plus d’échanges et à terme plus de compréhension mutuelle.
Depuis plus de 15 ans, les écologistes développent une pensée spécifique sur les politiques culturelles, qui s’appuie sur les notions de démocratie, de diversité, d’économie sociale et solidaire et d’éducation populaire. La déclaration pour la diversité culturelle de l’UNESCO et l’Agenda 21 de la culture adopté par CGLU, en sont les piliers. À cela s’ajoutent les combats pour la défense de la liberté d’expression et de création, contre la censure et le « fait du prince ». Une politique culturelle aujourd’hui ne peut en effet plus être soumise à une pensée malrussienne, basée sur l’obsession de « l’excellence » et « le rayonnement » de quelques artistes ou intellectuels, éclairant et guidant le peuple dans l’obscurité ! Elle ne peut plus être aliénée aux seules lois du marché ou instrumentalisée au service du développement économique des territoires, au risque de sombrer dans des perspectives stériles et mortifères.
Intégrer la Culture comme un axe consubstantiel au projet écologiste, c’est la condition sine qua non pour reconquérir la confiance des citoyens et ce vivre ensemble ébranlé par la mondialisation culturelle.
Il ne s’agit plus, aujourd’hui, de proposer aux citoyen/nes de simples biens ou moments de consommation culturelle. Il nous faut imaginer une politique pour la création et l’action culturelle qui soit inclusive, permettant de bénéficier d’une éducation artistique dès le plus jeune âge quel que soit le genre ou l’origine, et qui propose à la société dans sa diversité de redevenir acteur du champ culturel. Nous pouvons retrouver des moyens pour favoriser et amplifier les pratiques amateures, et engager une réflexion pour pérenniser l’emploi culturel, par une réinterrogation positive et partagée des dispositifs de l’intermittence et des droits d’auteurs. Nous devons favoriser des écosystèmes culturels équilibrés permettant aux émergences artistiques et aux nouvelles pratiques culturelles de s’épanouir, en répartissant plus équitablement les ressources publiques pour la culture.
Les artistes doivent pouvoir retrouver leur place au cœur de la Cité, et proposer, à l’issue d’une concertation dans toutes les régions de France, une charte éthique et démocratique refondant les relations entre le Ministère de la Culture et les acteurs de la création et de l’action culturelle.
Notre projet intègre également la défense des langues régionales, la préservation et l’inventaire du patrimoine immatériel, la refonte du service public audiovisuel et la promotion d’une autre vision de l’Europe de la culture qui contribue à une plus grande équité culturelle des territoires, y compris hors de France.
En cela, nous devrons porter une véritable réforme territoriale pour les politiques culturelles et défendre cette compétence de manière obligatoire dans les intercommunalités et les régions.
C’est sur la base de ce texte, que nous appelons le nouveau bureau exécutif, son/sa Secrétaire National/e, le/la Candidat/e désigné/e par la primaire écologiste, à s’engager, aux cotés de la commission nationale culture EELV, à défendre et porter le projet culturel des écologistes comme une part indissociable de notre projet politique. Nous demandons à celui/celle qui aura la responsabilité de porter les idées écologistes de ne pas considérer la culture comme un simple supplément d’âme ou pourvoyeur de prestigieux membres de comité de soutien, mais bien comme un axe essentiel de la pensée écologiste. Nous nous engageons, à proposer des actions, des écrits et des rencontres qui permettent au candidat de mieux appréhender les enjeux liés aux politiques culturelles.