Nous avons appris par arrêté du 14 septembre 2017, paru au Journal officiel du jeudi 21 septembre, que le gouvernement avait signé la prolongation du permis pétrolier offshore « Guyane maritime » du géant français Total.
Force est de constater que les incohérences ne tuent pas : ce permis est prolongé alors même que Nicolas Hulot planifie la sortie des énergies fossiles, indiquant qu’il convient de « laisser 80% des énergies fossiles aujourd’hui connues dans le sol » pour respecter la limite des 1,5/2°C de réchauffement du climat, et qu’Emmanuel Macron porte aux Nations Unies un projet de Pacte international contraignant pour l’environnement.
La prolongation de ce permis renforce nos inquiétudes quant à la sortie programmée de l’exploitation des hydrocarbures : il s’agit du fameux « droit de suite » qui autorise les entreprises disposant déjà d’un permis de continuer l’exploitation au nom de la liberté d’entreprendre et du droit de propriété. Ce droit de suite est préservé au sein du projet de loi porté par le Ministre de l’environnement, là où la nécessité de protéger notre planète et notre climat devrait prévaloir.
L’extraction pétrolière en mer est interdite en France métropolitaine mais autorisée en Outre-mer et notamment dans la Guyane dite française. La Guyane, où se profile le méga-projet minier de la « Montagne d’or », semble devoir se résigner à être un sous-territoire de la République où tout est permis au risque de détruire le joyaux de biodiversité qu’elle représente. L’Outre-mer ne semble traitée que comme réserve pour matières premières.
Total fait quant à elle figure de fiancée maudite du gouvernement : alors que la firme français est épinglée pour être l’une des plus grandes contributrices au changement climatique, elle est régulièrement exonérée d’impôts sur les sociétés et a même reçu en 2016 une créance de 79 millions d’euros au titre du CICE. C’est également l’une des firmes qui ont accompagné le Président en Grèce début septembre, pour y obtenir, là aussi, des concessions pétrolière en pleine mer…
Pour les écologistes, entre le productivisme et la protection du climat, il est temps de faire un choix !
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux