Les annonces d’EDF sur l’arrêt des réacteurs nucléaires signent un nouveau recul dangereux sur les engagements pris par la France pour la transition énergétique. Investir des dizaines de milliards dans le nucléaire, cela signifie freiner le développement des énergies renouvelables, quitte à risquer un incident nucléaire aux conséquences potentiellement dramatiques.
Le nucléaire français est un mensonge d’état qui ne cesse de chercher de nouvelles justifications à son existence. Pourtant, la sécurité des centrales a maintes fois été mise en question, par Greenpeace notamment, montrant combien ces installations étaient vulnérables. La vétusté des plus anciennes centrales, Fessenheim évidemment mais celle-ci est loin d’être la seule, est également avérée.
Les annonces de l’opérateur français EDF ressemblent à une ultime tentative de déroger aux règles en maintenant la France dans l’archaïsme énergétique. Alors que plusieurs pays investissent massivement dans la recherche et le développement des énergies renouvelables pour assurer leur indépendance énergétique et espérer devenir les leaders technologiques et économiques de ces nouveaux marchés, la France propose encore une fois de ne surtout rien changer pour mieux se laisser distancer : le nucléaire est un atavisme archaïque qui entraine la France vers le bas. Cet atavisme est d’autant plus absurde que la transition énergétique permettrait la création d’un million d’emplois, comme l’ont maintes fois démontré les écologistes.
Emmanuel Macron a enchainé les grands discours sur le climat, les prises de positions internationales pour dénoncer les reculs de Trump, mais la réalité de la politique énergétique française propose pourtant l’inverse de ce qu’il énonce. Bien parler pour mieux dissimuler ne permettra ni d’assurer une couverture énergétique accessible à chaque français-es, ni d’assurer à la France son indépendance énergétique. M. Macron, il est temps que la France remplisse ses engagements et respecte le plan de sortie du nucléaire sur lequel elle s’est engagée : la santé de la terre et de ses habitant-es ainsi que des millions d’emplois à créer dans le renouvelable sont en jeu.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux