Nicolas Hulot s’y est engagé : jusqu’à 17 réacteurs nucléaires doivent fermer pour appliquer la loi de transition énergétique. En demandant la fermeture temporaire de Tricastin, l’Autorité de Sécurité Nucléaire rappelle l’urgence à agir avant qu’il ne soit trop tard.
Le 27 septembre 2017, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a imposé à EDF la mise à l’arrêt provisoire des 4 réacteurs du Tricastin afin que soient renforcées les digues du canal Donzère-Mondragon qui ne sont pas suffisamment résistantes en cas de séisme. En l’état, un séisme pourrait entraîner la rupture de la digue et provoquer, comme à Fukushima, la fusion du cœur de ses 4 réacteurs.
Or des incidents sismiques ont déjà été constatés sur ce site. Malgré les alertes répétées des écologistes, il aura fallu attendre 10 ans pour qu’EDF, sur pression de l’ASN, entame un travail sur ses digues.
Alors que selon les propres dire du patron d’Areva « la rentabilité du nucléaire est en pleine érosion »; EDF persiste et signe en maintenant artificiellement la vie de cette centrale dangereuse, coûteuse et hors d’âge, le tout au frais du contribuable. Pour Sandra Regol “Alors qu’Emmanuel Macron s’était engagé à une diminution de la part du nucléaire dans le mix énergétique, alors que Nicolas Hulot s’est engagé sur la fermeture de réacteurs, rien ne semble vraiment changer au royaume de l’atome.”
L’ASN vient d’annoncer que la centrale de Chinon sera sans doute la première centrale française à démanteler un de ses réacteurs. Celui des autres vieilles centrales, à commencer par Fessenheim, est désormais inéluctable. D’ailleurs, la reconversion des sites se fera dans la durée et ne pourra se passer de l’expertise et de la compétence des travailleurs du nucléaire.
Pour protéger l’emploi des personnes qui dépendent du nucléaire et protéger les populations environnantes, les écologistes proposent un contrat de Plan entre l’Etat et les régions concernées afin que les passoires nucléaires de Tricastin ou de Fessenheim deviennent pilotes, en France et dans le monde, de la maîtrise des techniques de démantèlement et de reconversion. Un contrat de plan qui ne saurait exister sans être assorti d’un volet social à la hauteur des enjeux, qui ouvre la discussion avec les travailleurs du nucléaire en leur proposant notamment la reconversion dans le secteur des énergies renouvelables.
“La dénucléarisation et la restructuration économique de ces régions dont l’économie est devenue, parfois à leur corps défendant, dépendante du nucléaire est plus que jamais un enjeu européen majeur. La transition est une nécessité pour l’indépendance énergétique et économique de la France.”, rappelle Julien Bayou. Elle permettrait en outre de pacifier les relations internationales, souvent soumises aux besoins en matières premières qui n’existent pas sur notre territoire. La transition énergétique est une chance pour la France, pour l’emploi et pour une économie plus solidaire et écologique : saisissons-la avant que le pire n’advienne.