Les écologistes dénoncent l’abandon des banlieues par ce gouvernement qui une fois de plus choisit les grands discours pour tenter de masquer le vide de sa politique.
Quand Emmanuel Macron dit qu’il veut sortir les quartiers défavorisés de leur assignation à résidence en donnant des droits réels pour leurs habitants, que deux mâles blancs n’ayant jamais connu la vie des quartiers défavorisés ne peuvent décider seuls pour l’ensemble des concerné-es, ou que l’impératif est que chacune, chacun puisse choisir sa vie et la construire, encore une fois, il énonce des choses justes.
Mais là où le bât blesse, c’est que les réponses apportées à cette juste analyse sont en deçà de tout : pas de plan, certes, mais pas d’objectifs non plus.
Encore une fois, au lyrique des discours s’opposent les actes : les banlieues sont traitées par saupoudrage, par actions spécifiques qui, au lieu de les inclure dans la République, discriminent par les politiques publiques mises en place.
Les banlieues ne sont pas une entité, une et homogène, dans lesquelles la principale action de l’État devrait consister à stigmatiser l’islamisme radical. Où sont passés les discours sur la richesse des cités, sur leur potentiel entrepreneurial, sur la qualité des parcours des personnes qui y travaillent, sur le travail de terrain des réseaux associatifs de quartier ? Le message à l’électorat de droite est clair et limpide.
Oui, les banlieues ont été oubliées. Oubliées par l’égalité face à la formation, face à l’accès à un environnement sain, face à l’accès aux services publics. Si Emmanuel Macron offre plus de police d’une main, il supprime des fonctionnaires de l’autre et les services publics reculent. Rien sur l’accès à la santé, à une école de qualité, à un air respirable : ce ne sont pas les stages de 3e qui vont permettre l’égalité face à l’embauche ou d’améliorer des conditions de vie qui aggravent les problèmes de santé dans un environnement où les hôpitaux sont laissés pour compte.
L’égalité ne se décrète pas : elle s’organise. Europe Écologie – Les Verts rappelle au gouvernement ses devoirs en la matière et ses lacunes en ce domaine. Ce n’est pas de saupoudrage dont « les banlieues » ont besoin, mais d’être prises en compte dans les politiques publiques, au même titre que les autres zones péri-urbaines ou rurales. L’égalité repose sur un égal accès à l’éducation, à la santé, à la nature – même en ville.
Peut-être que les « plans banlieue » sont dépassés. Mais le devoir de respecter la devise de la Nation « Liberté, Égalité, Fraternité » ne l’est certainement pas. Encore une fois, le président s’essuie les pieds sur ce qui nous rassemble et devrait nous unir : diviser pour mieux régner, cela commence à bien faire !
Sandra Regol et Julien Bayou, porte-parole nationaux