Un ancien président de la République est un justiciable comme les autres.
« Corruption active », « trafic d’influence » et « recel de violation du secret professionnel ». La justice a donc estimé que des indices graves ou concordants existent et rendent vraisemblable sa participation à un crime ou à un délit. Le tribunal en décidera. Il est bien sur présumé innocent.
Le candidat malheureux de 2012 devra par ailleurs répondre un jour ou l’autre de ses responsabilités quant à l’affaire Bygmalion: en tant que candidat il est le responsable final de l’utilisation des fonds. La justice devra trancher sur ses éventuelles responsabilités par action ou par omission dans d’éventuelles surfacturations.
Certes, la fonction présidentielle ressort affaiblie de la condamnation de Jacques Chirac et des multiples affaires qui inquiètent Nicolas Sarkozy.
Mais les écologistes plaident de longue date pour une reparlementarisation du régime et la limitation du pouvoir présidentiel.
Dans l’attente, on ne peut que se réjouir d’un traitement judiciaire égalitaire. Nicolas Sarkozy, par sa pratique présidentielle et sa campagne menée sur le terrain des idées du Front National, porte une lourde responsabilité en ayant beaucoup contribué à l’idée que peuvent se faire nombre de nos concitoyens que le pouvoir s’exerce pour l’intérêt de quelques-uns plutôt qu’en vue de l’intérêt général.
L’indépendance de la justice est à ce titre un gage de santé républicaine.
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole