Depuis son intoxication, en 2004, au Lasso, un herbicide produit par Monsanto et désormais interdit, Paul François se bat pour faire reconnaître la responsabilité de la firme.
Cette décision, cette troisième victoire, lui donne entièrement raison : dans son arrêt, la cour d’appel reproche à Monsanto « de ne pas avoir sur l’étiquetage et/ou l’emballage du produit apposé une mention sur la dangerosité spécifique des travaux dans les cuves et réservoirs ».
Les écologistes, engagés de longue date dans la lutte contre les pesticides et la promotion des alternatives et de l’agriculture biologique, saluent le courage et la ténacité de Paul François. Ce lanceur d’alerte engagé dans le soutien aux autres victimes s’est reconverti en bio et est également engagé dans la transmission de cette pratique dans les lycées agricoles.
Avec cette victoire, c’est la responsabilité du gouvernement qui est engagée. Les écologistes tiennent pour responsables les gouvernements qui se sont succédés et ont encouragés les paysans à recourir toujours plus aux pesticides, ou n’ont rien fait de concret pour limiter l’exposition.
Après cette décision, le Président de la République et le gouvernement, qui ont encore repoussé la sortie du glyphosate contrairement à leurs engagements et aux attentes claires et massives de la population, doivent prendre leurs responsabilités.
La santé et la protection de la nature doivent primer sur les profits de quelques uns.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole