Communiqué de presse du 17 janvier 2011
Pour avoir proposé «le savoir faire de nos forces de sécurité» aux autorités tunisiennes la ministre des affaires étrangères n’est pas excusable. Les explications données ensuite pour préciser qu’il s’agissait d’éviter des morts ne font que confirmer son terrible lapsus.
Quand un peuple est en train de se débarrasser d’un dictateur on ne vient pas au secours de ce dernier «pour éviter des tueries». Car le savoir faire dont se vante Michèle Alliot Marie a d’abord pour objectif de réussir la répression engagée.
Ce que révèle les propos de la ministre UMP, c’est qu’elle est à priori du côté du pouvoir, fut-il dictatorial. A aucun moment elle n’a exprimé la moindre sympathie pour ce peuple épris de liberté. On se souvient des ridicules appels à «l’apaisement» quand le régime tirait à balles réelles sur les manifestants.
Cette complaisance est de toute façon la règle envers tous les dictateurs, en Tunisie comme en Algérie, en Guinée, en Côte d’Ivoire, en Libye ou en Chine.
Quand il a compris que c’était fini pour Ben Ali, Nicolas Sarkozy a néanmoins eu le réflexe de refuser d’accueillir en France le dictateur en fuite. Mais il serait plus crédible s’il exigeait aujourd’hui la démission de sa ministre des affaires étrangères !
Jean Louis Roumégas
Porte parole Europe Ecologie Les Verts