EELV prend note des mesures anti-pollution annoncées par la ministre de l’écologie mercredi 30 septembre mais s’interroge sur le grand absent : le diesel et sa fiscalité avantageuse.
Face à un fléau sanitaire qui touche au quotidien des millions de nos concitoyens, les annonces concernant les zones à basse émission, qui doivent désormais se multiplier dans les grandes villes, les indemnités kilométriques vélos prévues par la loi de transition énergétique ou encore les aides financières pour permettre aux ménages de changer de chauffage vont dans le bon sens.
Les écologistes regrettent toutefois la timidité et le manque de courage concernant d’autres mesures, notamment les épisodes de circulation alternée. Pour EELV, il faut impérativement agir en amont et dès prévision du dépassement du seuil d’information, et non attendre l’arrivée du seuil d’alerte où il est déjà trop tard pour agir.
EELV dénonce l’absurdité du procès en écologie «punitive» alors que les pics de pollution empêchent les enfants en bas âge de sortir de leur domicile ; lorsque les plus fragiles, notamment les plus jeunes et nos ainés, souffrent quotidiennement et voient leur santé se détériorer. Selon une commission d’enquête sénatoriale, la pollution de l’air coûte chaque année à la France 100 milliards d’euros : plus que des annonces, il faut désormais des actes.
La sortie progressive du diesel devient impérative après la révélation de la fraude Volkswagen dont un million de véhicules ont été mis en circulation en France. Si cette affaire symbolise à elle seule la chimère du «Diesel propre», la niche fiscale de 7 milliards d’euros par an qui avantage le diesel doit être supprimée au plus vite. La manne financière dégagée permettra aux françaises et français de changer de véhicule et à l’Etat et aux régions de développer des modes de transports plus propres.
Les enjeux de santé publique sont trop importants pour se satisfaire de ces demi-mesures.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux