Si l’on s’en tient aux chiffres officiels (Agreste) sur le revenu agricole, ce sont aujourd’hui les exploitants agricoles les plus favorisés qui menacent Paris d’un blocus, jeudi 21 novembre. Les revendications avancées en disent long.
En contestant la révision de la répartition des aides publiques, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs d’Ile-de-France demandent le maintien d’une situation inique, où 80% des aides de la Politique agricole commune sont jusqu’ici captées par une minorité de 20% des agriculteurs. Ceux qui appellent à manifester jouent clairement et délibérément contre les intérêts de l’immense majorité des paysans de notre pays.
En refusant la hausse de la fiscalité sur les engrais de synthèse, source de lourdes pollutions de l’environnement, ils prennent le risque d’accroître encore la défiance des consommateurs et des citoyens, qui demandent une réorientation profonde des pratiques et des politiques agricoles.
La menace des syndicats agricoles d’Ile-de-France, autant que leurs mots d’ordre, sont indécents et irresponsables.
Europe Écologie Les Verts l’a rappelé à plusieurs reprises ces derniers mois : il est urgent, et la société française l’attend, d’engager la transition écologique de l’agriculture. Les réformes prendront du temps, elles exigeront du dialogue et nécessiteront d’être accompagnées. Mais leur engagement ne peut pas être repoussé. C’est là qu’est l’intérêt général.
Les menaces inacceptables de blocus de Paris ne visent que la défense d’intérêts particuliers des exploitants les plus favorisés par l’actuelle répartition des subventions publiques, que les contribuables européens ne veulent plus voir gaspillées à soutenir l’injustice sociale, l’inefficacité économique et la destruction de l’environnement.
Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN
Porte-parole d’Europe Ecologie Les Verts