Alors que la Suisse, l’Allemagne, l’Autriche ou les Pays-Bas ont interdit les meetings organisés par les autorités turques en faveur du référendum du 16 avril prochain sur la réforme de la Constitution, son Ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, organise un meeting ce soir à Metz.
Europe Ecologie Les Verts dénonce l’accueil de ce meeting qui rend la France témoin et caution du grave glissement autoritaire que connaît la Turquie actuellement.
La tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016 en Turquie est devenue un prétexte à la mise en œuvre d’une répression et d’une propagande de désinformation sans précédent contre l’ensemble des opposants au gouvernement d’Erdogan et de son parti, l’AKP. Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées en raison de leurs opinions, dont des maires et des élu.es, des centaines de milliers citoyen.nes ont été sujet.tes à des enquêtes, d’autres à des jugements hâtifs sans motifs fondés. Des députés du parti kurde HDP, ainsi que des journalistes d’opposition sont actuellement détenu.es, la liberté d’expression est muselée.
Dans ce contexte, la tenue d’un referendum le 16 avril prochain, visant à transférer l’intégralité des pouvoirs exécutifs au Président de la Turquie, est une énième provocation et concrétise le revirement anti-démocratique du pays. Dans ce cadre, la responsabilité de la France et de l’Union européenne devrait être de soutenir les mouvements progressistes et de dénoncer sans cesse la dérive autoritaire du régime, et ce malgré la campagne lancée par le gouvernement turc au-delà de ses frontières et partout où vit la communauté turque en Europe.
Le meeting qui se tiendra ce soir à Metz fait de la France un complice implicite de la dérive absolutiste que connaît la Turquie aujourd’hui, aux portes de l’Europe.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux
Marie Toussaint, déléguée à l’Europe
Esther Benbassa, sénatrice