Maya Surduts vient de nous quitter
Féministe de la première heure, elle a été de tous les combats féministes et révolutionnaires.
Militante pour le droit des femmes à l’avortement à une époque où il était interdit et passible de peines de prison, elle a été l’une des fondatrices du MLAC (Mouvement pour la libérté de l’avortement et de la contraception), mouvement qui a lutté pour le droit à la contraception et à l’avortement gratuit et a réussi, avec d’autres, à impulser les mobilisations massives qui ont permis d’extorquer la loi Veil à un parlement de droite. Mais on le sait, en la matière rien n’est jamais acquis et le droit à l’avortement a parfois vacillé, il reste très souvent contesté notamment en Espagne, en Pologne, en France par l’extrême droite qui a organisé des commandos devant les hôpitaux le pratiquant, mais aussi par les politiques d’austérité qui se sont attaquées au droit à la santé pour toutes et tous.
Maya a su fédérer syndicats, organisations politiques du mouvement ouvrier, organisations féministes et associatives au sein de la CADAC (Coordination des associations pour le droit à l’avortement et à la contraception), dont elle était présidente, afin de continuer à impulser des actions unitaires. Elle a également participé en 1995 à la création du CNDF (Collectif national pour les droits des femmes) à la suite d’une manifestation pour les droits des femmes appelée en octobre 1995 par la CADAC, qui a réuni 50 000 personnes et a marqué l’histoire du féminisme en France.
Ces deux dernières années, elle a mis une grande partie de son infatigable énergie dans la popularisation de la lutte du personnel et des usager-es de la maternité des Lilas contre sa fermeture, mais aussi dans les mobilisations contre la précarité et le temps partiel imposés aux femmes, dans les combats contre les violences faites aux femmes. Elle s’est aussi particulièrement mobilisée pour l’abolition de la prostitution.
Elle nous manquera dans la lutte contre le patriarcat et l’obscurantisme.
Elle nous manquera mais nous ne manquerons pas de continuer à nous battre sur ses pas.
Julien Bayou, Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux