Pour Michèle Rivasi, eurodéputée EELV et co-rapporteure du texte :
« Le texte de la Commission était perfectible, mais un front commun d’eurodéputés britanniques a tout fait pour favoriser les intérêts florissants de l’industrie pétrolière dans leur pays. Alors que nous devions voter un règlement européen proposé par la Commission, nous avons finalement voté une directive pour ne pas trop chambouler la routine des opérateurs et des instances de régulation. Il est regrettable de favoriser les intérêts privés à la protection des citoyens et de l’environnement : il fallait saisir cette opportunité pour prémunir l’Europe des risques transfrontaliers liés à l’exploitation offshore.
Au final, nous avons un texte très pauvre en garanties, qui ne permet pas de combler efficacement les vides de la législation européenne : les opérateurs auraient du être rendus pleinement responsables – juridiquement et financièrement – en cas d’accident, il n’en est rien. Par ailleurs, les problèmes liés aux conflits d’intérêts ne sont pas bien pris en compte puisque les Verts n’ont pu obtenir une véritable certification indépendante des évaluations de sécurité. En effet, les écologistes auraient souhaité que l’Agence européenne de sécurité maritime (EMSA) soit dotée de nouvelles compétences pour permettre une supervision et un contrôle européen ex-ante et ex-post des installations offshores. Finalement l’EMSA se consacrera surtout à la réparation des dommages environnementaux et non à leur prévention : le ’business as usual’ reste plus que jamais de mise pour l’industrie pétrolière et gazière. »