« Les cobayes lancent l’alerte »
Malbouffe, pollutions, exposition aux produits toxiques, lobbys : BASTA !
Exposé des motifs
Alors que les conquêtes sociales, l’hygiène, les progrès médicaux et l’accès à la nourriture pour tous ont fait progresser l’espérance de vie tout au long du 20eme siècle, on voit celle-ci stagner ou reculer dans les pays dits développés occidentaux.
Maladies cardio-vasculaires, cancers, maladies respiratoires, obésité, diabète, troubles du comportement et de la reproduction, maladies neuro-dégénératives, maladies liées à des accidents médicamenteux et vaccinaux… la quasi-totalité des pays est confrontée à une épidémie de maladies chroniques. C’est le constat fait par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Face à cette crise sanitaire, les politiques de santé restent figées sur le modèle ancien, qui mise tout sur le soin et a oublié que les maladies ont des causes. Le facteur environnemental est le grand oublié de la santé publique.
Car nos modes de vie sont en cause ainsi que notre modèle libéral – productiviste avec ses rejets d’industries chimiques (pesticides, OGM, résidus médicamenteux, plastiques, nanomatériaux…) et nucléaires faisant pénétrer des produits étrangers à la vie dans le cycle de l’air, de l’eau, de la vie, dans nos organes vitaux… Nous ne pouvons plus accepter d’être pris avec notre écosystème pour une gigantesque poubelle à ciel ouvert. S’ajoute à cela le poids des lobbys et de l’argent qui fait primer souvent en matière de santé publique les intérêts de l’industrie sur l’intérêt général.
La crise sanitaire est bel et bien la 4eme crise écologique à côté de la crise climatique, de l’extinction de la biodiversité et de l’épuisement des ressources naturelles. Comme les autres, cette crise est créée par l’homme.
Or, aujourd’hui, 2 décès sur 3 dans le monde sont le fait des maladies chroniques (maladies cardio-vasculaires ou respiratoires, cancers, diabète…). En France, environ 15 millions de personnes, soit près de 20% de la population, sont atteints de maladies chroniques ; ces maladies progressent 4 à 5 fois plus vite que le changement démographique. Le cancer touche 1 homme sur 2 et 2 femmes sur 5. Il y a eu un doublement des diagnostics de cancers depuis 30 ans. 115 personnes meurent chaque jour à cause des particules fines émises par le diesel en France et la pollution atmosphérique est responsable de 6 mois d’espérance de vie en moins et cause 48000 décès par an. S’ajoute à cela une forte progression depuis 10 ans des AVC et de l’insuffisance cardiaque ; une augmentation du diabète ; l’obésité a plus que doublé chez l’adulte et forte progression des maladies d’Alzheimer, de Parkinson et de maladies émergentes est à noter. Enfin, il faut signaler l’apparition de maladies infectieuses inhabituelles sous nos climats ; les pubertés précoces de plus en plus fréquentes et l’influence de l’environnement sur la baisse de la fertilité humaine. Les coûts générés font imploser les systèmes de santé.
Face à cette catastrophe sanitaire galopante, un collectif d’associations et d’ONG a décidé à l’initiative de notre eurodéputée Michèle Rivasi de mobiliser l’ensemble des citoyens dans le cadre d’une grande marche autour des victimes de la dégradation de notre environnement et solidaires avec elle pour les citoyens condamnés au sursis si rien ne se passe.
Entre le premier mai et le 30 juin, nous participerons à la Marche vérité et justice pour la santé environnementale pour :
- rendre visibles les personnes isolées et victimes dans leur travail, dans leur lieu de vie, dans leur alimentation, dans leurs soins… de produits toxiques, de produits de santé dangereux, de polluants dangereux pour la santé et les générations futures ;
- créer un mouvement citoyen et un éveil des consciences contre l’inertie des pouvoirs publics en matière de santé environnementale ;
- réclamer la justice, la réparation, la reconnaissance des responsabilités et l’indemnisation des victimes de la crise sanitaire et environnementale avec l’inversion de la charge de la preuve (ce doit être à l’industriel de prouver l’innocuité de son produit et non à la victime de prouver le lien de causalité entre sa pathologie et le facteur de pollution ou le produit toxique) ;
- exiger une recherche, une expertise et une justice indépendante et refonder toutes les méthodes d’évaluation et d’homologation par un panel indépendant de chercheurs universitaires avec un contrôle citoyen ;
- renforcer la protection de la santé au travail en rétablissant les CHSCT et des instances de contre-pouvoirs, d’alerte et de la contre expertise pour les salariés.
Nous marcherons donc pour exiger une révolution de notre système de santé publique. Après les progrès réalisés à la fin du 19eme siècle pour vaincre les grandes maladies infectieuses (choléra, typhus, tuberculose…), il faut stopper les épidémies modernes en revisitant notre système de santé publique et en intégrant des politiques de santé environnementale. Enfin !
Nous marcherons pour en finir avec la capture scientifique et réglementaire des lobbys industriels sur nos vies.
Nous marcherons pour exiger le droit fondamental à un air sain, une alimentation saine, un environnement sain et la préservation de la santé de tous.
Motion :
- EÉLV décide de soutenir cette marche citoyenne des victimes empoisonnées dans leur travail, asphyxiés par l’air qu’elles respirent, intoxiquées par ce qu’elles mangent…
- EÉLV décide de mobiliser ces militants dans les régions où passe la marche pour qu’il s’implique dans l’organisation logistique (accueil, restauration, manifestations…) de la marche et des étapes.
- EÉLV décide de communiquer le plus largement possible pour la réussite de cette marche et de la manifestation nationale du 30 juin à Paris.
Unanimité pour
Revenir aux principales décisions du Conseil fédéral des 17 et 18 mars 2018