Comme chaque année, la Fondation Abbé Pierre a publié son rapport sur l’état du mal-logement en France. Comme chaque année, les chiffres montrent une urgence sociale absolue : 2000 personnes meurent chaque année à la rue, 141 500 sont sans domicile -dont 30 000 enfants-, soit une augmentation de 50% sur ces dix dernières années. Au total, ce sont 3,8 millions de personnes qui sont mal-logées.
Face à cette situation dramatique qui nourrit l’exclusion, le mal-être et le déclassement de milliers de nos concitoyens, les écologistes réclament l’application immédiate des mesures votées dans le cadre de la loi ALUR, dont la généralisation de l’encadrement des loyers aux 28 grandes agglomérations prévues par la loi, pour ne plus seulement concerner la capitale et enfin lutter contre la spéculation immobilière à l’échelle nationale.
Autre mesure phare, la garantie universelle des loyers, pour l’égalité des chances et l’autonomie des individus, doit cesser de faire l’objet de renoncements successifs pour protéger les locataires les plus fragiles.
Enfin, d’autres mesures de bon sens doivent être immédiatement mis en œuvre : réquisitions de logements vacants, taxe sur la vacance, conversion des bureaux en logements, ou encore la construction par le préfet sur le budget de la commune pour les maires récalcitrants qui refusent d’appliquer la loi de la République, c’est-à-dire la loi SRU.
EELV rappelle que le logement est un droit fondamental, figurant parmi les biens de première nécessité, au même titre que la nourriture, l’énergie, l’eau et mérite mieux qu’une démission du politique sur le sujet qui nourrit la rupture de confiance entre les citoyens et ses représentants.
Les milliards du CICE continuent d’être dilapidés avec inefficacité sans contrepartie pour l’emploi comme l’ont montré les tristes chiffres du chômage sur l’année 2015.
Réorientons-les afin de mettre en oeuvre un grand plan de construction et de rénovation thermique des logements. Cet investissement permettrait tout à la fois de créer les emplois dont nous avons besoin et de résorber la pénurie et la précarité énergétique.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux