La Commission européenne a présenté ce 4 mars la loi climat censée être la pierre angulaire du « Green Deal » et poser les jalons pour que l’UE atteigne l’objectif de la neutralité carbone au plus tard en 2050. Pour les écologistes cette proposition n’est pas suffisamment ambitieuse et ne permettra pas de respecter les accords de Paris ni de répondre à l’urgence climatique et sociale.
Si la lutte contre le changement climatique est une course de fond vers la neutralité climatique en 2050 au plus tard, notre retard nous oblige à commencer par un sprint permettant d’atteindre aussi rapidement que possible un plafond d’émissions de gaz à effet de serre. C’est ce que commande la science climatique, et les décideurs politiques seraient bien inspirés de mettre en œuvre les objectifs nécessaires : 65% de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, et non 50 à 55% comme l’ambitionne la Commission européenne.
Nous constatons avec déception que cette nouvelle Commission pratique le double-langage, tout comme la majorité du Parlement européen : on ne peut se dire ambitieux tout en continuant à financer les infrastructures énergétiques qui nous jettent dans l’impasse climatique pour des décennies supplémentaires, comme le Parlement l’a fait en entérinant en janvier dernier la liste des Projets d’Intérêts Communs proposés par la Commission européenne. Il faut fixer un cap de sortie du charbon d’ici 2030 et mettre fin aux subventions aux énergies fossiles pour lancer un signal politique à l’ensemble du monde avant les négociations climatiques cruciales qui auront lieu en fin d’année. Sans quoi le Pacte vert européen restera une coquille vide.
Face aux dialogues de sourds au plus haut niveau, la jeunesse climatique ne reste pas muette et les écologistes espèrent que les électrices et les électeurs feront entendre et peser leurs voix aux prochaines élections municipales. Agir local, penser global, ça a toujours été notre crédo et nous comptons bien montrer au lendemain des élections que les communes écologistes seront en première ligne pour relever le défi climatique avec plus d’ambition que jamais.
David Cormand et Michèle Rivasi , co-président·e de la délégation française au Parlement européen
Alain Coulombel et Eva Sas, porte-paroles