Le scandale Volkswagen aura eu un mérite : révéler aux yeux du monde entier le mensonge du « diesel propre », cet argument marketing savamment distillé à grands renforts de spots publicitaires par les constructeurs automobiles.
J’utilise volontiers le mot au pluriel, car déjà, les premiers soubresauts de l’affaire laissent à penser que le trucage des tests concerne bien plus que la flotte de 11 millions de véhicules appartenant à la marque allemande. D’autres constructeurs, français ou anglais, auraient également sciemment truqués les tests d’homologation aux normes anti-pollution au nom de leur rentabilité et de leurs profits.
Nous affrontons un scandale sanitaire sans précédent. Le diesel continue de nous empoisonner et cause chaque année 42 000 morts prématurés en France ; les pics de pollution se multiplient dans nos métropoles et fragilisent les plus vulnérables, en particulier les plus jeunes et nos aînés.
Il est temps de dire la vérité aux Français. Sans culpabilisation aucune ; personne n’a envie de conduire une voiture qui empoisonne ses enfants. Les pouvoirs publics ont encouragé ces dernières décennies l’essor du diesel et il est temps de rectifier cette erreur magistrale.
C’est pour cela que j’appelle solennellement Ségolène Royal et le Président de la République à prendre leurs responsabilités malgré la ténacité des lobbys et de s’engager sur deux points essentiels pour un plan de sortie du diesel en dix ans :
– Plus aucune subvention au diesel en 5 ans. Supprimons la niche fiscale qui avantage honteusement la consommation de diesel et qui représente 7 milliards d’euros par an. Cette manne financière très importante peut aider les Français et les Françaises, ainsi que les entreprises à changer de véhicules.
– Interdiction pure et simple du diesel d’ici 2025. Il faut arrêter de mener les gens en bateau et leur dire la vérité : si le diesel est un poison, il doit être interdit. Aidons-les à sortir de ce piège tendu par les industriels et préparons dès maintenant la sortie du diesel. C’est bien l’absence d’écologie qui détériore notre santé et gâche la vie de nos enfants, interdits de sortie lors des pics de pollution.
L’utilisation marketing de la cause environnementale n’est qu’illusoire et cache mal la prévalence des profits sur la protection de la santé. Alors que l’arnaque du premier constructeur automobile mondial vient d’être dévoilée, le temps n’est plus au constat mais à l’action : priorité doit être donnée à engager la sortie du diesel.
Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’EELV