La version du projet de loi de Refondation de l’école présenté en Conseil des ministres ne
faisait aucune mention des langues régionales. Paul Molac s’en était ému le 29 janvier dernier
en interpellant Vincent Peillon lors d’une séance de questions au Gouvernement, reprenant
ainsi les craintes exprimées par de nombreuses associations d’enseignants et de parents
d’élèves assurant la promotion des langues régionales.
L’enjeu de l’inscription de ces langues régionales dans le projet de loi est de pouvoir sécuriser
juridiquement leur enseignement pour les 272 000 élèves concernés, dont 70 000 suivent le
modèle de l’enseignement bilingue.
En effet, toute absence dans le projet de loi, serait utilisée pour continuer à fragiliser
l’enseignement des langues régionales et empêcher leur développement, aujourd’hui à la
merci d’inspecteurs et recteurs s’engouffrant dans le vide des textes.
Vincent Peillon s’est déclaré ouvert sur ce sujet et prêt à avancer, ce qui n’a pas franchement
été le cas du rapporteur Yves Durand lors de l’examen en commission, faisant état
d’une frilosité démesurée envers l’enseignement des langues régionales. Une douzaine
d’amendements avaient été préparés, l’adoption de certains d’entre eux a permis des
avancées. C’est notamment le cas dans le rapport annexé avec la reconnaissance des bénéfices du bilinguisme précoce et de l’encouragement à l’apprentissage complémentaire d’une langue régionale. Un prix particulier est à accorder à l’adoption, contre l’avis du rapporteur, de l’article 27 bis qui invite les enseignants « à intégrer les langues et cultures régionales »
pour nourrir le socle commun de connaissances et de compétences. L’une des batailles dans
l’hémicycle consistera à maintenir cet article dans le projet de loi.
Pour l’examen en séance, les amendements déposés concernent la reconnaissance de
l’immersion grâce à la possibilité d’utiliser des méthodes pédagogiques d’enseignement en
langue régionale dépassant le cadre de la parité horaire, ou encore l’obligation de participation
financière d’une commune à la scolarisation d’enfants résidant sur son territoire lorsque
leur inscription dans une autre commune est réalisée dans un établissement scolaire public
proposant un enseignement de la langue régionale. Les autres amendements s’attèlent
à octroyer un encadrement juridique au développement de l’enseignement des langues
régionales, ainsi qu’à favoriser la connaissance des cultures, langues et histoires régionales.
Une réflexion au sujet de “Les langues régionales dans le projet de loi sur la refondation de l’école par Paul Molac”
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J’ai fait partie de ces enfants des années 50 à qui on interdisait de parler le patois à l’école. Tout mon entourage était « patoisant », il n’y avait que moi qui avais droit à quelques mots en français en famille, comme pour me dire que j’avais ma chance de m’en sortir. En effet, ceux qui parlaient uniquement le patois à la maison se voyaient dirigés tout droit vers le certificat d’étude ou un apprentissage sur le tas.
Très vite j’ai appris que ce patois était la poisse qui gangrenait nos campagnes et empêchait ses habitants de partager le confort et la convivialité des villes.
Dès la 6ème, je m’intégrais définitivement dans le progrès que me proposait l’école de la république et mes efforts pour briller ne furent pas vains. La récompense vint avec l’accès à des études supérieures.
Regardant derrière moi je fis le constat que, sur la soixantaine d’enfants de l’école primaire d’où j’étais issu, nous étions seulement 3 à avoir passé le niveau du bac (dont deux instituteurs en école normale).
L’école primaire et secondaire s’est beaucoup complexifiée. Nos enfants, petits enfants pour moi, ont beaucoup plus de choses à apprendre que nous n’en avions nous même et avec semble t-il le même cerveau. Pourquoi diable voulez vous faire apprendre des langues qui n’auront aucune utilité pour nos petits. Les traditions sont souvent des puits d’ignorance sans fond (corrida, religions ect) et des vecteurs pour encrasser l’esprit des enfants.
Pourquoi les écolos, (dont je suis depuis 45 ans) se mettent-ils à enfourcher ce cheval si dangereux du régionalisme linguistique? J’ai assisté aux débuts de « lutte occitane » mais peu d’entre nous savaient parler « l’occitan », d’ailleurs quel occitan? J’habitais un petit village à 20km de Tarbes dans le 65 et régulièrement j’allais en vacances chez des cousins proches de cette ville. Si nous n’avions pas eu le français comme langue commune, nous aurions été en mal de communication. Nous n’avions pas le même patois et ceci à deux vallées de distance.
Tous ces régionalistes se mettaient en devoir d’apprendre une langue qu’ils n’avaient jamais côtoyée et le burlesque frisait le ridicule. Sur dix mots il fallait en introduire cinq français pour pouvoir s’exprimer… Nous ne sommes plus à l’époque du cheval et de l’araire, les langues évoluent avec la vie et dès qu’elles n’ont plus ce support de la vie elles meurent, quelles que soient les gesticulations législatives. Faisons leur de belles commémorations, laissons ceci aux associations folkloriques qui pourront distraire nos enfants les jours de fête au village ou au quartier.
J’ai parmi mes amis une famille qui vient de s’installer au « pays Basque ». Une seule école au village et bien sûr une école bilingue. Depuis la rentrée les enfants sont pilonnés de mots et de sentences basquisantes au goût peu républicain. Les pleurs de ces enfants face à tant d’incompréhension n’arrive pas à perturber l’esprit étroit de ces enseignants qui pourtant sont rémunérés par l’état.
Pauvres enseignants, pauvre école.
Une démarche pédagogique tournée vers l’enfant, avec plus de solidarité et moins de concurrence entre eux serait je pense plus bénéfique que de leur attribuer la lourde tâche de préserver un truc d’adulte aussi vain qu’inutile. Laissons les se tourner vers leur avenir sans les enchaîner à notre passé.
J-Y Salles