| Congrès 2019

L’Écologie au pouvoir

Grandir ensemble pour gagner enfin

Les candidat-es au Bureau exécutif
Les signataires
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Après le résultat historique de la liste portée par Yannick Jadot aux européennes, associé à la consolidation du mouvement lors du mandat de secrétaire national de David Cormand, ce congrès n’est pas un congrès de plus : il est l’occasion de répondre à l’appel de la société.
De son résultat dépend notre capacité à entraîner dans notre sillage des millions de femmes et d’hommes qui ne demandent rien d’autre que d’avoir le droit à une existence digne sur une planète enfin protégée.

L’accélération

Greta Thunberg et les jeunes qui, partout sur la planète, se dressent pour exiger leur droit à un avenir et défendre la nature n’étaient pas nés lorsque les écologistes ont lancé l’alerte sur les ravages du modèle productiviste. Leur révolte donne une seconde jeunesse à l’engagement écologiste. L’urgence accélère la remise en cause d’un système aussi stupide que destructeur.

La catastrophe est palpable. Les rapports du GIEC sont sans appel : nous sommes sur la trajectoire du +5°C et plus et au cœur de la sixième extinction massive des espèces : trois milliards d’oiseaux ont disparu en Amérique du Nord depuis 1970. L’été 2019 est le plus chaud jamais enregistré. La France a vu ses records de chaleur battus dans presque toutes les villes, et, autour du globe, les forêts s’embrasent : Amazonie, Californie, Sibérie, Congo, Indonésie sont la proie des flammes. Des sécheresses sont annoncées un peu partout, épuisant les nappes phréatiques et rendant encore plus dangereuses les centrales nucléaires.

Notre place est aux côtés de celles et ceux qui voient leurs droits bafoués par des élites prédatrices. A l’échelle internationale, nous soutenons donc les luttes pour la démocratie face à des régimes autoritaires, les mouvements populaires pour l’amélioration des conditions de vie et toutes les initiatives de défense des droits de la nature.

La planète est en effervescence. Des femmes et des hommes se lèvent pour dire qu’un autre futur est possible. Pour dire que l’effondrement d’un système doit déboucher sur l’espoir d’une vie meilleure. Le succès des Marches pour le climat ou de la pétition l’Affaire du siècle montrent que les temps changent. Les consciences qui s’éveillent sont nos meilleures alliées. Des millions de personnes se posent des questions inédites et demandent que les choses changent. La percée écologiste aux élections européennes en témoigne : la société est en mouvement. Il serait illusoire de penser que tout le monde partage nos constats, et s’accorde sur les politiques à mener. Mais nous pouvons renverser le cours des choses. La base sociale du mouvement écologiste s’élargit, de nouvelles catégories de la population prêtent désormais attention à notre discours.

Le défi historique à affronter décuple notre volonté. Nous n’avons pas le droit de décevoir les jeunes qui nous rejoignent dans les urnes comme nous les avons rejoints dans les rues. Nous n’avons pas le droit de perdre.

URGENCE SOCIALE, URGENCE ENVIRONNEMENTALE : LA SOBRIETE JUSTE POUR UNE VIE MEILLEURE

Chacune et chacun touche désormais du doigt l’inanité de la promesse d’une croissance infinie dans un monde fini. Disons les choses sans détour : le capitalisme extractiviste, dopé aux énergies fossiles, détruit les écosystèmes, dans le même mouvement ou il dépossède des millions d’êtres humains de leurs terres, de leurs ressources et de leur dignité.

Pour devenir majoritaires, nous devons conquérir la confiance de celles et ceux qui ne font pas directement le lien entre leur condition sociale et la question écologique.

Les populations les plus pauvres sont, en France et partout dans le monde, les premières victimes de la crise environnementale. Face aux impacts du changement climatique, il est essentiel de permettre à chaque citoyen-ne de se protéger et s’adapter. Notre projet doit impérativement comprendre les mesures de justice sociale qui s’attaquent aux inégalités. Les angoisses de la fin du mois et de la fin du monde ne doivent pas s’opposer. Ce n’est qu’en y répondant conjointement que notre société pourra envisager un avenir meilleur. Le mouvement des gilets jaunes n’est pas un refus de l’écologie, mais un refus de l’injustice qui consiste à tout faire peser sur les un.e.s tandis que les autres s’exonèrent de la solidarité la plus élémentaire.

La majorité n’a souvent le droit qu’à la pénurie tandis qu’une minorité reste dans l’abondance outrancière. Voilà ce qui doit changer.

Pour y parvenir, il faut sortir de la logique qui voit dans la nature une propriété à exploiter et dans les pauvres une classe à dominer. Notre écologie est une écologie d’émancipation et de réconciliation, un projet de société à part entière. Pour retrouver le pouvoir de vivre, il ne s’agit pas d’aménager à la marge l’ordre actuel des choses mais bel et bien de conduire une transition résolue vers une autre société.

L’écologie veut construire une société sobre et juste, libérée du consumérisme et de l’obsession du tout tout-de-suite. Seule une société inclusive pourra affronter la crise écologique que nous traversons. La fin du chacun pour soi, du repli communautariste, des dominations systémiques, sont les conditions de notre sauvegarde. Nous devons faire reculer la violence sous toute ses formes : violences sexistes, (dans l’espace public ou privé), violences racistes et antisémites, violence économiques et sociales qui blessent notre humanité en nous divisant.

AFFIRMER LE LEADERSHIP DE L’ECOLOGIE POUR REPONDRE A LA CRISE POLITIQUE DU PAYS

A force de confusion et de renoncement, les forces anciennes ont plongé le pays dans une crise politique profonde qui profite à l’extrême droite. Le pouvoir doit changer de mains. Les Français·es reconnaissent notre lucidité. Il est temps maintenant de prendre nos responsabilités et de nous affirmer en capacité de gouverner.

Avec constance, David Cormand et le Bureau Exécutif, puis Yannick Jadot en tant que tête de liste ont affirmé notre autonomie politique. Dans la dernière période, notre unité a été notre force et nous souhaitons qu’elle le reste. Pour nous, l’écologie est un sport collectif.

Nous devons assumer notre responsabilité de moteur d’une nouvelle dynamique, sans céder à l’hégémonisme. Autour du projet écologiste, nous avons vocation à rassembler des partenaires issus d’autres traditions politiques, pour gouverner des communes, des régions et demain le pays. Hier, nous avons participé à des majorités conduites par des forces de gauche. Il faut désormais que nous conduisions le changement. Nos valeurs communes, issues des combats portés par le mouvement ouvrier, l’éducation populaire, les luttes anticoloniales ou le mouvement féministe rendent possible un rassemblement visant à transformer la société. Mais nous ne voulons plus désormais que le fétichisme des mots l’emporte sur la radicalité des actes.

Dépassant les idéologies politiques anciennes, l’écologie propose de gouverner différemment nos destinées. Aucune question régalienne ne doit nous échapper. Notre doctrine et notre programme doivent être enrichis et renforcés. Nous aurons à dire ce qu’est une République écologiste, avec notre projet concernant la sécurité et la défense.

Notre crédibilité actuelle s’ancre dans une histoire longue : celle de militant·e·s et d’élu·e·s locaux qui ont montré leur ténacité et leur capacité à agir pour le bien commun. En 2020 dans des centaines de communes, en 2021 dans plusieurs régions, nous devons gagner. Le rôle du parti sera d’outiller ces équipes dans la conquête et l’exercice des responsabilités.

PARTIR DES TERRITOIRES POUR INITIER LE CHANGEMENT : REUSSIR LES MUNICIPALES.

Face à la perspective de l’effondrement, c’est d’abord dans nos communes que nous pouvons reprendre le contrôle de nos existences. Nous voulons mettre en place les alternatives concrètes qui portent un autre modèle.

Notre stratégie doit s’enraciner dans les territoires et dans le respect du collectif. Associations, syndicats, ONG, collectifs citoyens… défendent sur le terrain nos biens communs. Et grâce à eux, malgré le conservatisme dominant, la société se transforme localement : des paysan.n.es passent en bio, des entreprises de l’ESS montent des activités à fortes utilité sociale et environnementale, des collectifs retissent des liens dans les quartiers et les villages, des monnaies locales émergent, des artistes font vivre des cultures alternatives… Par leurs actions, elles et ils contribuent chaque jour à transformer notre société et à défendre notre projet. A nous de savoir les épauler en articulant nos combats communs.

VERS UN GRAND MOUVEMENT DE L’ECOLOGIE.

Nous devons agir avec détermination pour la naissance d’une nouvelle organisation écologiste, forte, ambitieuse, populaire.

D’un petit parti réunissant dans les meilleures années une dizaine de milliers d’adhérents, nous devons passer à une grande force mobilisatrice pour que toutes celles et tous ceux qui aujourd’hui veulent influer sur l’avenir puissent venir nourrir leurs forces et leurs compétences à l’écologie politique. Sur le terrain des luttes ou dans les institutions, nous devons créer des synergies conquérantes, basées sur une approche politique commune.

Il s’agit notamment de proposer aux partis politiques historiquement inscrits dans la mouvance écologique ou issus d’une écologisation plus récente de cheminer ensemble. Nous devons nous confronter sans crainte et nous unir sans arrières pensées. Toutes celles et ceux qui veulent sincèrement construire avec nous des réponses écologiques à la crise sont les bienvenu.e.s.

Pour permettre ce rassemblement des écologistes, il nous faut construire dans l’action une vision et une stratégie communes. Cette démarche doit pouvoir s’appuyer sur les travaux existants et les expériences réussies, qu’il s’agisse des Assises de l’écologie politique, de la campagne des élections européennes, des réussites d’autres partis Verts européens ou des différents rapprochements et expérimentations en cours.

L’écologie n’est la propriété de personne. Notre patriotisme idéologique et la fierté d’avoir été pionnier.e.s ne doivent pas nous conduire à adopter des réflexes conservateurs.

NOUS TRANSFORMER POUR TRANSFORMER LA SOCIETE : POUR UNE REFORME RADICALE DE NOTRE FONCTIONNEMENT

Le statu quo organisationnel est le meilleur des moyens d’échouer dans les tâches qui sont les nôtres. Le processus engagé de réorganisation du fonctionnement du mouvement EELV doit donc se poursuivre pour aboutir à une refondation statutaire dans le courant de l’année 2020. Il doit tenir compte du travail engagé, des groupes de travail et des attentes exprimées par les adhérents. L’objectif de cette réorganisation doit être d’améliorer notre démocratie interne avec l’adoption de règles claires, accessibles à toutes et tous, une meilleure articulation des différentes composantes du mouvement et de ses instances (BE, CF, Commissions…).

Il faut en finir avec les logiques d’écuries. Nous avons mieux à faire. Pour permettre à une nouvelle génération de militantes et de militants d’exercer des responsabilités, l’accueil et la formation de celles et ceux qui nous rejoignent sont essentielles. Pour cela, nous devons travailler sur des pratiques favorisant le dialogue et le partage des tâches, donnant de la place à chacun.e selon les moyens et le temps qu’elle ou il souhaite et peut consacrer au mouvement.

Pour devenir majoritaires, nous devons sortir de notre entre-soi, refléter la société française dans toutes ses diversités. Nous devons garantir un cadre de militance serein, protecteur et respectueux à toutes celles et ceux qui veulent militer à nos côtés.

Il faut ouvrir les yeux : notre parti n’est pas à la hauteur ce qu’il devrait être. Bien au-delà de la parité, il faut nous interroger sur les fondements profonds de l’inégalité femmes- hommes, système si ancré qu’il irrigue l’ensemble de la société. L’engagement pour un parti non sexiste doit devenir une véritable priorité, dans tous les espaces militants. Le dispositif harcèlement doit être enfin mis pleinement en œuvre et des moyens doivent y être dédiés. De la même façon, l’anti-racisme devra dépasser le stade des valeurs pour inspirer nos pratiques.

L’inclusion politique doit être l’une de nos boussoles.

Nous devons nous transformer pour transformer la société, nous ouvrir au monde pour ouvrir un chemin d’espoir, nous remettre en cause pour remettre en ordre le chaos planétaire. Nous vous proposons d’entamer cette transformation sous le triple signe de la maturité, de la responsabilité et de la sérénité.

Pour mener l’écologie au pouvoir. Enfin. Ensemble.

Les candidats au Bureau exécutif

1. BAYOU Julien, Île-de-France 
2. REGOL Sandra, Île-de-France
3. THIOLLET François, Centre
4. BALAGE EL MARIKY Léa, Île-de-France
5. BROCHOT Thierry, Picardie
6. TONDELIER Marine, Nord-Pas-de-Calais
7. BERNARD Bruno, Rhône-Alpes
8. SOULARY Charlotte, Hors de France
9. BENARROCHE Guy, Provence-Alpes-Côte d’Azur
10. TRICHET-ALLAIRE Dominique, Pays de la Loire
11. BERTRAND Olivier, Rhône-Alpes
12. TESSIER Mathilde, Provence-Alpes-Côte d’Azur
13. NICOLAS Thierry, Aquitaine
14. ARRIGHI Christine, Midi-Pyrénées
15. CORMAND David, Normandie

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