Le nucléaire, soi-disant filière d’excellence, est dans la tourmente.
Après la plainte du canton de Genève pour mise en danger d’autrui par l’exploitation de la centrale du Bugey, après l’annonce d’un recours contre un arrêté offrant des dérogations en matière de sécurité pour la cuve de l’EPR de Flamanville alors qu’elle comporte des « anomalies sérieuses », après le rapport révélant que la centrale de Cattenom n’est pas aux normes, des médias allemands ont révélé qu’un incident survenu en 2014 à Fessenheim aurait été plus grave qu’annoncé.
Après « une suite d’échecs techniques et de chaos », le réacteur 1 de la centrale nucléaire de Fessenheim n’était momentanément « plus contrôlable » et le gouvernement allemand demande sa fermeture le plus rapidement possible.
Ces éléments gravissimes viennent confirmer ce que disent les écologistes depuis toujours : le nucléaire est une énergie dangereuse, chère et périmée.
Prolonger des centrales vieillissantes c’est faire courir des risques insensés à la population européenne.
C’est aussi une immense gabegie financière : les fonds mobilisés pour le « grand carénage » (plus de cent milliards d’euros) manqueront cruellement au développement des énergies renouvelables et aux investissements de réduction de consommation énergétique, alors même que ces orientations sont bien plus créatrices d’emplois tout en préservant l’environnement et le portefeuille des ménages.
La loi de transition énergétique impose de fermer des réacteurs nucléaires. La raison commande de commencer par fermer la centrale la plus vieille de France.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux