La loi Agriculture et alimentation a été adoptée en lecture définitive par l’Assemblée nationale. Europe Écologie – Les Verts déplore le peu d’avancées permises par cette loi, bien loin des attentes qu’elle suscitait tant chez les citoyens (17 000 contributions aux États généraux de l’alimentation) et les consommateurs que chez les agriculteurs, qui portaient sur :
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l’accès à une alimentation saine, durable et sûre ;
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une rémunération équitable pour les agriculteurs ;
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la transformation des modèles de production pour qu’ils soient plus respectueux des animaux, de l’environnement et des humains.
En effet, gouvernement et parlementaires :
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ont refusé d’inscrire dans cette loi l’interdiction du glyphosate ;
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ont refusé d’inscrire dans cette loi la fin des pratiques cruelles commises envers les animaux d’élevage ;
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ont refusé l’information du consommateur (étiquetage) sur les conditions d’élevage des animaux et sur les traitements phytosanitaires appliqués sur les végétaux ;
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refusent que l’État intervienne pour arbitrer entre les différents acteurs afin d’assurer une meilleure répartition de la valeur des produits alimentaires. Les agriculteurs restent dépendants, comme c’est le cas aujourd’hui, de la bonne volonté des transformateurs et des distributeurs ;
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autorisent l’épandage expérimental de pesticides par drones sur les surfaces agricoles, mettant ainsi en danger la santé des humains et l’environnement.
La seule avancée notable concerne les cantines scolaires : arrachée au ministre Stéphane Travert qui ne la voulait pas, l’expérimentation du repas végétarien hebdomadaire a été adoptée ; de même que la fin des contenants en plastique (bouteilles, vaisselle, couverts…) et l’introduction d’une part minimale de produits bio et locaux.
Le gouvernement appelle à faire confiance aux agriculteurs et aux éleveurs mais sans les soutenir ni les accompagner vers de nouvelles pratiques. L’expérience, notamment celle du plan Ecophyto 2018, montre pourtant qu’il faut un cadre réglementaire pour permettre le changement des pratiques : l’utilisation des produits phytosanitaires avec augmenté de 22% en 10 ans alors que l’objectif était de la réduire… de moitié.
Pour mettre en place une véritable transition vers une agriculture plus respectueuse du vivant et des humains, Europe Écologie – Les Verts demande que les actes suivent les discours et ainsi:
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d’engager une véritable transition agro-écologique comme solution durable pour répondre aux enjeux environnementaux et à la crise économique du secteur agricole, en commençant pas inscrire dans la loi la fin de l’utilisation du glyphosate ;
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d’inscrire dans la loi la fin de pratiques cruelles subies par les animaux d’élevage : détention des poules et des lapins en cage, castration à vif et caudectomie des porcelets, transport sur de longues distances et broyage des poussins ;
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d’instaurer un véritable soutien au revenu des paysan·ne·s, en osant la mise en place de mécanismes contraignants sur le partage de valeur (définition dans la loi des prix abusivement bas sur la base des coûts de production, arbitrage public des relations commerciales…) et en ciblant le soutien public aux développement des filières équitables (prix minimum garanti, engagements contractuels dans la durée…).
La réforme de la politique agricole commune de l’Union européenne (la PAC) devra, elle, prendre ce tournant en orientant autrement ses soutiens financiers, notamment vers l’emploi et la transition agro-écologique.