ENTRETIEN à retrouver sur le site de La Croix
Pascal Canfin, ministre délégué chargé du développement
La Croix : Vous participez au voyage de François Hollande en Afrique. En quoi consiste votre ministère ?
PASCAL CANFIN : C’est la première fois qu’un ministre est exclusivement responsable du développement. Je ne suis pas chargé des relations bilatérales avec les gouvernements africains. Elles sont du ressort du ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, et du domaine réservé du président de la République. C’est une rupture qui acte que le monde a changé. L’Afrique n’est pas une chasse gardée de la France. Nous avons normalisé nos relations institutionnelles avec ce continent.
À l’Élysée, la cellule Afrique a été intégrée à la cellule diplomatique. Au Sénégal et en République démocratique du Congo, je me concentrerai sur les projets de développement, sur ce que peut apporter l’aide publique française. Je consacre 100 % de mon temps aux politiques de développement vers les pays pauvres et émergents, ainsi qu’aux négociations climatiques, en liaison avec ma collègue Dephine Batho(NDLR : ministre de l’écologie). Le but est d’aboutir à des accords permettant de gérer en commun et de manière durable les biens publics mondiaux.
Cela dit, l’Afrique est le continent où il y a encore le plus de situations de survie, d’urgence absolue, des crises humanitaires potentielles. Cela justifie que notre aide se porte en majorité sur ce continent. En même temps, c’est un continent qui a incroyablement changé. Nous n’en sommes plus au stade de la relation postcoloniale. Ce continent s’est mondialisé, notamment dans ses échanges avec la Chine, l’Inde, le Brésil…
L’aide publique au développement n’est-elle pas une des sacrifiées du budget français pour 2013 ?
Non. Politiquement, ce gouvernement a fait le choix de ne pas sacrifier la solidarité internationale, malgré un contexte budgétaire contraint. Certes, le budget de ce ministère participe à l’effort de redressement des comptes publics. Mais à ce budget s’additionnent 10 % des recettes de la taxe sur les transactions financières, qui vont être affectés à la protection de l’environnement et à la santé dans les pays en développement.
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