Début 2020, des activistes en sont encore à faire la chasse aux loups et à ceux qui les défendent. Une position dépassée et manichéenne que déplore Europe Écologie – Les Verts.
Jean-Michel BERTRAND, réalisateur du film « La Vallée des loups », sort son deuxième opus « Marche avec les loups » en ce début d’année. Pris à parti, il est menacé de mort par des individus qui se revendiquent du monde agricole. Pourtant, la démarche naturaliste entreprise est de faire comprendre à tous que le temps de la peur du loup est révolu, que le loup est un marqueur de naturalité essentiel et un habitant légitime des montagnes, des forêts et des campagnes.
Exterminé en France jusque dans les années 1930, le loup revient naturellement en France dans les années 1990. Espèce protégée, qu’à cela ne tienne, on tire, on abat sous couvert de l’État. Cette année encore, les pouvoirs publics cèdent aux pressions d’agriculteurs, d’agricultrices, d’élus locaux et nationaux en acceptant d’augmenter encore les « quotas » d’abattage : près de 100 autorisations d’abattage sur les 530 loups recensés.
Le loup, nuisible public N°1 ?
Le pastoralisme et l’élevage sont en souffrance. Les causes des difficultés rencontrées par les éleveurs et les bergers sont multiples et complexes. Dans ce contexte, le loup, auréolé de mythes et histoires, porteur d’une forte symbolique dans les campagnes, en est le bouc émissaire facile, celui qui permet d’éluder bien des questions.
Plutôt que de souffler sur les braises du rejet du loup, la population française attend des élus locaux et parlementaires nationaux qu’ils montrent qu’ils ont enfin pris la mesure de la crise du vivant ; et qu’ils sont comptables auprès des générations actuelles et celles à naitre de la perte irréversible du sauvage, et de son représentant emblématique : le loup.
Il est venu le temps d’une véritable diplomatie du vivant, qui réunisse autour d’elle les parties prenantes volontaires et ouvertes au dialogue. Des naturalistes, chercheurs, représentants associatifs, éleveurs, bergers, citoyens prêts à penser ensemble l’espace du sauvage ; en n’opposant pas éradication et sacralisation.
Dans le bruit médiatique des anti-loups violents, on oublie trop vite les voix plus silencieuses des nombreux éleveurs et des éleveuses qui ont réappris à vivre d’une façon apaisée avec le loup. Ces voies méritent d’être entendues et soutenues. Ce pourquoi EELV apporte son soutien franc et ferme aux naturalistes, qui comme Jean-Michel BERTRAND, offrent par la connaissance et le dialogue, une main tendue pour pacifier le débat et la compréhension de l’autre. Ces femmes et hommes qui s’engagent doivent être non seulement salué.e.s mais soutenu.e.s dans leur entreprise et leur action.
Parce que la gravité des faits demande un réponse proportionnée, EELV demande à ce que soient recherché.e.s et remis.e.s à la justice les personnes qui profèrent des menaces graves sur autrui en raison de son engagement scientifique, artistique ou militant.
Alain Coulombel et Éva Sas, porte-paroles
Commission condition animale d’EELV