Alors que le compte plus de 22,5 millions de personnes réfugiées, et que statistiquement, une personne fuit toute les trois secondes, la France se distingue par l’indignité de son accueil.
À l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, Europe Écologie Les Verts rappelle que l’accueil des personnes réfugiés est un devoir moral et un engagement international de la France. Les réfugiés sont des personnes qui ont fui la guerre, des persécutions, ou des catastrophes. Se déplacer est un droit, et migrer n’est pas un « confort ».
Les écologistes tiennent à saluer les nombreuses initiatives d’accueil à travers tout le territoire, qui ont permis à des familles ou à des personnes isolées de s’insérer, d’être dignement logées, d’apprendre le français, de se former, voire de trouver une activité. Ces initiatives citoyennes font l’honneur de la France et de sa devise républicaine.
Mais Europe Écologie Les Verts regrette la politique du gouvernement, qui cherche à faire refouler quasi-systématiquement les réfugiés tentant d’accéder au territoire, et à rendre la vie indigne à celles et ceux qui y sont déjà. La situation est particulièrement critique à Calais, où l’accès à l’eau et les distribution de repas sont interdits. Le harcèlement par les forces de l’ordre des réfugiés et des associations e bénévoles qui leur viennent en aide est quotidien.
Cela est inacceptable. Europe Écologie Les Verts appelle le ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, a appliquer les traités internationaux et à faire cesser des violences inhumaines et indignes. Le harcèlement et les violences n’empêcheront personne de prendre la route de l’exil. En 2016, plus de 5000 personnes sont mortes en essayant de traverser la Méditerranée, et ce triste record sera vraisemblablement battu en 2017.
Les annonces faites aujourd’hui par Gérard Collomb sont insuffisantes et ne seront pas suivies d’effet sans centre d’hébergement d’urgence et réception normale et un accompagnement des migrant-e-s, afin qu’ils puissent connaître leurs droits et déposer une demande d’asile.
À rebours des égoïsmes nationaux et de l’accord indigne passé avec la Turquie, les solutions existent pour faire face et garantir une solidarité européenne : garantir une voie légale sûre pour les réfugiés et les demandeurs d’asile, réformer les accords Dublin, harmoniser la politique migratoire en adoptant des règles européennes communes, en élargissant les conditions d’accès pour les personnes nécessitant une protection internationale.
Les économistes sont par ailleurs quasi unanimes pour considérer que l’immigration est une chance pour le pays, la contribution des immigrés à l’économie étant supérieure à ce qu’ils reçoivent en termes de prestations sociales ou de dépenses publiques, à condition qu’on apporte une réponse à la crise humanitaire et leur permette de s’insérer sur le marché du travail. La régularisation des sans-papiers est une question de dignité et de justice comme d’intérêt économique.
Enfin, sans lutte efficace et coordonnée contre le réchauffement de la planète, les réfugiés climatiques seront demain de plus en plus nombreux et s’ajouteront aux bouleversements géopolitiques existants dont les puissances occidentales sont en partie responsables.
Julien Bayou et Sandra Regol, porte-parole nationaux