Le 11 février, 19 Etats-membres se sont prononcés contre l’autorisation de mise en culture d’une variété de maïs OGM dans l’Union européenne (le maïs TC 1507 de l’entreprise Pioneer-Dupont). Seulement cinq Etats-membres l’ont soutenue, et quatre se sont abstenus. Pour les écologistes au Parlement européen, l’exécutif doit désormais tenir compte de cette opposition et retirer sa proposition. Ils menacent de déposer une motion de censure si elle s’y obstine au mépris du processus démocratique.
Pour José Bové, eurodéputé EELV :
« Le Parlement, une majorité d’Etats-membres et 80 % des citoyens européens ne veulent pas d’OGM en Europe et refusent le maïs 1507 de la société Pioneer. La situation est donc très claire. Malgré l’absence de majorité qualifiée, suite en particulier à l’abstention incohérente de l’Allemagne, qui applique un moratoire de fait sur le maïs OGM MON 810 depuis des années, la décision revient une nouvelle fois à la Commission européenne. Il serait absolument inconcevable que cinq Etats (Royaume-Uni, Espagne, Suède, Estonie et Finlande), dont quatre ne produisent pratiquement pas de maïs sur leur territoire, se fassent les avocats de Pioneer, la deuxième plus grosse multinationale des semences de la planète.
La Commission européenne est légalement tenue de donner une réponse à Pioneer mais les traités ne lui imposent pas d’accepter automatiquement les OGM. Il ne s’agit donc pas d’une question technique mais bien d’une décision politique. En démocratie, la défense de l’intérêt général passe avant ceux d’une entreprise. Dans ces conditions, il me semble évident que le rôle du Président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, est de défendre la majorité des citoyennes et des citoyens, suivre l’opinion majoritaire des Etats-membres et interdire le maïs 1507 de Pioneer. Toute autre position serait incompréhensible et inacceptable. »
– Un article à lire sur le site Internet des eurodéputés EELV