À l’initiative de Jean –Louis Roumégas, député de l’Hérault, le Groupe écologiste a accueilli, le 3 juin 2014, à l’Assemblée nationale, le cacique Raoni Metuktire, chef suprême des Kayapo, peuple autochtone de l’Amazonie brésilienne. Il s’agit du plus grand guide charismatique des nations amérindiennes encore en vie.
Depuis plus de 25 ans, Raoni alerte inlassablement sur la déforestation. Il combat aujourd’hui la construction du barrage de Belo Monte, ouvrage décrié qui fait l’objet de nombreuses procédures et recours, en particulier pour le non-respect de la convention 169 de l’OIT sur les droits des peuples autochtones. Son déplacement en Europe vise aussi à présenter son successeur, son neveu, Mégaron Txucarramae.
Présent dans les tribunes du public, Raoni a été applaudi dans l’hémicycle lors des questions d’actualité où, Jean-Louis Roumégas a posé, au nom du Groupe écologiste, une question à Laurent Fabius sur l’importation de bois illégal en France et l’implication des entreprises françaises sur la construction du barrage Belo Monte. C’est Harlem Désir qui lui a répondu.
Force est de constater que la réponse du gouvernement a été bien décevante comme vous pourrez le voir sur la vidéo ci contre.
Le Président de l’Assemblée nationale a accueilli le cacique Raoni après la séance des questions au Gouvernement pour un entretien et à 18h30 ils ont ouvert ensemble à l’Hôtel de Lassay, les « Mardi de l’Avenir» dont l’édition était consacrée à la préparation de la Conférence de Paris Climat 2015, avec la participation des député-e-s écologistes.
Texte de la question :
Ma question s’adresse au Ministres des affaires étrangères.
Au nom du groupe écologiste, je vous remercie M. le Président d’avoir accepté de recevoir le cacique Raoni, chef suprême des Kayapo, et son successeur Megaron, ici à l’Assemblée nationale.
Depuis sa première tournée internationale il y a 25 ans, le Cacique Raoni éveille les consciences, alerte sur les conséquences de la déforestation et porte la voix des peuples autochtones à travers le monde.
Le cacique Raoni est engagé contre la construction, en plein cœur de l’Amazonie, du barrage de Belo Monte. Belo Monte c’est 668 km2 de forêt primaire inondés, 20 000 personnes déplacées, les ressources vivrières d’au moins 24 peuples menacées.
La forêt amazonienne est notre patrimoine commun. Rappelons-nous, à la veille de la coupe du monde au Brésil, que l’équivalent d’un terrain de football y disparait toutes les quatre minutes.
Notre poumon brûle, la France qui accueillera en 2015 la conférence sur le climat ne peut fermer les yeux.
Notre pays est d’autant plus concerné que des entreprises françaises sont impliquées : Alstom à Belo Monte mais aussi GDF SUEZ ou encore EDF sur d’autres projets de barrages géants. La perspective de contrats juteux ne doit pas faire oublier la responsabilité sociale et environnementale de nos entreprises.
La France est également en Europe le principal importateur de bois illégal issu de l’Amazonie brésilienne.
Le gouvernement est-il prêt à lutter avec détermination contre ces importations de bois illégales ?
Peut-on espérer, les 22 et 23 septembre prochain, à la Conférence de l’Onu sur les peuples autochtones, vous voir prendre des engagements pour que la France et ses entreprises ne collaborent plus à des projets qui portent atteinte à l’Environnement et aux Droits de l’Homme.