Intervention de Cécile Duflot
Assises constituantes d’Europe Ecologie les Verts, Lyon, 13 novembre 2010
Je vais vous faire une confidence, je suis aussi de bonne humeur. Et je vais exprimer un regret. Pascal Husting avait raison. Nous aurions du être beaucoup plus nombreux le long du train Castor. Et nous serons auprès des sept militants antinucléaires en situation difficile après avoir été interpellés.
Vous qui êtes ici, vous êtes venus de loin, de loin géographiquement et parfois de loin politiquement. Vous avez décidé, nous avons décidé de nous rassembler pour créer ensemble ce mouvement qui unifie l’écologie politique. Nous avons tous et toutes la même aspiration : celle de lutter contre les inégalités sociales et écologiques et d’inventer une nouvelle manière de vivre, de consommer, de produire, de travailler, de voyager, d’habiter. Une autre manière d’étudier. Une autre manière de vivre ensemble, mieux. Nous avons aussi la volonté de faire, ce qui est sans doute le plus difficile dans le système et les institutions d’aujourd’hui, nous avons la volonté de faire de la politique autrement, de recoudre ce lien déchiré entre les citoyens et les responsables politiques.
Je voudrais tout d’abord remercier toutes celles et tous ceux qui ont permis de faire de ce jour un grand jour de l’histoire de l’écologie politique. Nous sommes ici par la volonté toutes celles et tous ceux, connus ou inconnus, vivants ou disparus qui ont apporté leur pierre dans la construction de ce mouvement.
Je voudrais citer beaucoup de noms. Mais je voudrai comment par celles et ceux qu’on ne cite jamais. Ce qui ont fait ce travail souterrain, qui ont permis que tout cela existe, que vous ne connaissez pas vraiment ou que vous connaissez très bien : toute l’équipe d’Europe Ecologie avec Patricia Gueguen et avant elle Alix Béranger. Tous les salariés de la chocolaterie, je pense en particulier à David Cormand, mais à toutes et tous qui ont travaillé au quotidien. Et puis aussi, celles et ceux qui ont permis que les choses se déroulent si bien en Rhône Alpes. La Secrétaire régionale des Verts, Maryse Oudjaoudi, Philippe Meirieu, Bruno Marié. Je voudrai un mot spécial pour tous les membre du bureau exécutif, et en particulier les trois personnes qui ont organisé cette journée : André Gattolin, Pascal Durand, et celui que vous voyez passer dans tous les sens et que vous connaissez maintenant, Alexis Braud. Et je voudrai aussi avoir un mot pour toutes celles et tous ceux qui auraient rêver d’être avec nous aujourd’hui et qui pour plein de raisons n’ont pas pu le faire. Ils sont de tout coeur avec nous, ils nous regardent sur Internet ou nous regarderons plus tard avec un petit mot d’émotion particulier pour Stéphane Sitbon-Gomez.
Vous avez fait vous, les militants et les militantes, et les adhérents du processus Europe Ecologie, par votre engagement déterminé que nous soyons toutes et tous ici rassemblés. Vous avez été inventifs, courageux et généreux et je le dis en particulier à mes amis Verts que je remercie infiniment d’avoir approuvé à plus de 85, % le changement de statut en montrant qu’ils désiraient comme les autres ce changement. Mais maintenant je vous le dis, et si vous me le permettez je m’en porterai garante : il n’y a plus, à partir de ce jour de Verts ou de non verts. Nous sommes des militants de ce nouveau mouvement.
Chers amis, puisque nous fondons ensemble un mouvement nouveau, je voudrai que nous nous interrogions sur notre histoire, comment nous en sommes arrivés ici, et surtout notre projet et le chemin pour l’atteindre
Quelle est notre histoire ?
Oui, il faut toujours se poser la question de notre histoire. On ne construit pas son avenir, en ignorant son passé. Ce qui se passe en ce moment ne naît pas seulement aujourd’hui. C’est une envie profonde, elle vient de loin : faire entendre une voix différente.
La voix de celles et ceux, qui ne se sont jamais résignés à accepter la vie telle qu’elle est. Mais celles et ceux qui ont tenté chaque jour d’ouvrir les voies d’une société plus juste et plus humaine.
C’est la voix de ces femmes et de ces hommes qui ont inventé la République. La voix de ces femmes et ces hommes qui ont combattu pour les droits et la dignité ouvrière. La voix de celles et ceux qui ont écrit le programme du Conseil National de la Résistance, ou avec l’aide de la plume d’un jeune homme, Stéphane Hessel, maintenant militant à nos côtés, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Ces voix ont toujours dit : Résister, c’est créer ; créer c’est résister !
Cette voix, elle se fait entendre, en mai 68, sur le campus de Nanterre, avec toi Dany, et avec beaucoup d’autres, qui ont exprimé le désir d’une génération qui refusait le formol du conservatisme et qui a mis l’imagination au pouvoir. Dans les décennies qui suivront les mouvements des femmes, des régionalistes, des écologistes, des sans voix et des sans droits ont surgi, ne voulant laisser à personne le droit de prendre la parole en leur nom.
Cette voix, elle vient d’être portée depuis plusieurs mois par des millions de personnes en France pour revendiquer le droit au partage et à la solidarité entre générations, pour défendre le droit à la retraite à 60 ans.
Nous sommes toutes et tous ici les héritiers d’un mouvement pour la liberté, la justice sociale et environnementale, l’autonomie, l’émancipation et l’égalité.
Autonomie, Responsabilité, Solidarité. C’est au nom de ces valeurs que l’écologie est entrée en politique. En 1974, lorsqu’un homme choisit de se présenter à l’élection présidentielle pour porter la voix de celles qui ne l’ont jamais : les générations futures. C’était René Dumont.
Cette aventure elle se poursuit à Clichy en 1984 , avec Yves, Antoine, Solange, Didier, et bien d’autres. Elle devient une réalité incontournable lorsque les écologistes entament leur longue marche dans les institutions comme conseillers municipaux, régionaux, présidente de conseil régional avec Marie Blandin, députés européens, maires, parlementaires nationaux, et ministres , avec la première, la notre, en 1997 et Dominique Voynet.
Elle résonne dans la rue quand José Bové et d’autres, reprennent, en démontant un McDo ou un fauchant des champs OGM, la tradition de la désobéissance civile non-violente, initiée par Henry-David Thoreau, Martin Luther King ou Gandhi.
Elle s’impose, lorsque le 7 Juin 2009, par un rassemblement d’une allure inédite, né d’une intuition fabuleuse, elle s’installe brusquement comme la troisième force politique en France. Cette intuition c’est celle de Dany, de Pascal, mais aussi celle de Jean-Paul Besset. Ce nom que vous allez bientôt entendre un peu plus maintenant, et ce nom qui prouve, qu’on peut et que l’on doit, faire fi de ses différences, de son histoire, et qu’un homme expérimenté, avec du talent, est capable de dialogue avec une jeune femme de 35 ans.
Il y a, dans cette salle et au dehors, des militantes et militants de toutes les générations, de tout le territoire et bien au-delà, avec les français de l’étranger et les représentants d’Outre-Mer.
Il y a, dans cette salle et au dehors, des femmes et des hommes, car la parité a été la première grande victoire des écologistes, expérimentée dès nos origines, et appliquée ensuite plus largement, même s’il reste beaucoup du travail.
Il y a, dans cette salle et au dehors, des militants politiques issus de parcours différents. Des militants issus de différentes associations environnementale, sociales.
Mais il y a d’abord des femmes et des hommes qui ce sont engagés pour défendre un projet d’émancipation nouveau, l’écologie politique. C’est ce projet qui lie les écologistes du monde entier. Ceux qui autour de Marina Silva ont remporté 20 millions de suffrages au Brésil. Ceux qui en Colombie avec d’Antanas Mockus ont conquis jusqu’à 27, 5 % des voix à la présidentielle. Ceux, comme Celia Wade-Brown nouvelle maire de Wellington, la capitale de Nouvelle Zélande, de Caroline Lucas première parlementaire écologiste britannique ou des nouveaux élus australiens. Ce sont aussi nos cousins germains, les Grünen, en train de devenir peut-être demain la première force politique d’opposition en Allemagne. C’est aussi cela qui distingue les écologistes de toutes les autres forces politiques. Car nous ne sommes pas, et nous ne serons jamais un parti politique franco-français. Nous sommes un mouvement mondial. Nous sommes une partie du Parti Vert européen et de la Coordination mondiale des Verts, créé il y a moins de 10 ans à Canberra.
En France, notre part de ce mouvement mondial se traduit par notre devoir de rassemblement et d’élargissement des écologistes. Aujourd’hui nous devons être une de ces voix.
Nous avons franchi à chaque étape les difficultés, portés par l’idée simple, évidente, qu’il fallait enfin briser la marginalisation du mouvement écologiste. Qu’il fallait passer de la position du lanceur d’alerte sympathique mais peu écouté, à une politique réelle de transformation sociale et écologique. Pour cela, il nous fallait muter, se dépasser, pour, ensemble, oser se transformer.
Nous l’avons fait en prenant notre temps. Nous avons mis plus d’un an à discuter, nous réunir, organiser un remue-méninge sur cette question ardue des principes d’organisation et de nos statuts. C’est vrai cela n’a pas toujours été tendre. Cela a été parfois conflictuel, mais cette étape était nécessaire.
Car il nous fallait créer cet outil. Car sans outil, il n’y a pas de maçon et encore moins de maison. Il fallait cet outil adapté à notre société, aux nouvelles manières de vivre le militantisme, à cette envie de politique qui s’accompagne d’une frilosité de l’engagement. Nous l’avons fait et maintenant nous allons mettre en pratique cette nouvelle organisation.
Nous allons devoir apprendre à faire vivre cette coopérative, mais nous allons le faire ensemble. Il aurait plus facile de ne rien faire ou bien de remplacer les Verts par … les Verts. Il aurait été plus simple de pratiquer la politique à 20 euros comme a voulu le faire certaine. De pratiquer le bonapartisme clanique comme on le fait à droite ou de pratiquer le centralisme démocratique comme souvent à l’extrême gauche. Nous n’avons pas succombé à ces tentations simplistes. Oui, nous avons fait le choix de la complexité et de la démocratie. Et nous osons inventer là aussi le futur.
Nous l’avons fait en tentant de rassembler toute la famille écologiste pour apurer le passé et ouvrir l’avenir. Il manque, peut-être, encore quelques personnes au rendez vous, mais, et je le dis solennellement, les portes sont ouvertes. Toutes et tous sont les bienvenues. Parce qu’aujourd’hui dans cette salle, il n’y a plus de Verts, de non-Verts, de MEI, de CAP 21. Il n’y a plus que des écologistes, des écologistes unis et rassemblés. Et c’est cela qui compte. Parce que demain, nous allons continuer cette dynamique de rassemblement pour une bonne et simple raison. Quand tous les écologistes sont rassemblés, où trouve-t-on les nouveaux écologistes, sinon parmi ceux et celles qui ne le sont pas encore ? Parce que, Nicolas, tu as raison, on ne naît pas écologiste, on le devient.
Ce qui se passe aujourd’hui est un début. Le rassemblement des écologistes ne s’arrête pas. Oui, aujourd’hui, nous sommes à un commencement.
Nous avons tous changé ; Nous ne sommes plus les mêmes, nous avons compris que l’altérité, que l’intégration de nos différences nous rendraient plus forts, plus matures, plus généreux entre nous et avec les autres. Nous avons compris qu’au delà des statuts, la confiance, l’estime réciproque, le respect de la parole donnée étaient des valeurs cardinales qui, si elles n’étaient pas respectées à tout moment, nous feraient régresser.
L’unité est le socle sur lequel se bâtissent toutes les victoires. Cette unité est toujours une volonté. Elle ne peut jamais s’imposer par patriotisme de parti. Elle ne peut s’imposer par une méthode qui consisterait à écarter le débat de peur de ne pouvoir le surmonter. L’unité se construira, entre nous, autour de la démocratie interne, autour d’un projet, d’une orientation et voulus par les militants et portés par eux.
Parce qu’il faut le savoir, les fractures à l’intérieur crée la suspicion à l’extérieur. Chaque fois que les écologistes ont jeté le trouble, par leurs querelles internes, ils ont donné prise à leurs adversaires.
L’unité est la condition du rassemblement des écologistes. L’écologie n’est plus là pour témoigner. Elle devra être demain l’écologie de la majorité. Elle devra être capable de réconcilier une société déchirée, de donner du sens, pour qu’enfin chacune et chacun puisse choisir sa vie !
Quel est notre projet ?
L’écologie est née, a grandi, a muri. Elle a maintenant l’âge de la majorité :
L’âge de prendre en charge son destin en faisant face à la réalité. Cette réalité c’est d’abord la crise. Celle-là dans laquelle nous sommes entrés depuis trente cinq ans. C’est regarder en face des générations, dont la mienne et les suivantes, qui n’auront à ce jour jamais connu que la crise et son train de désespoir.
Faire face à la réalité, c’est regarder la société comme elle est. Lors des manifestations de cet automne, on entendait : les jeunes sont dans la galère et les vieux dans la misère. Faire face à la réalité c’est aussi dire que cette société là, nous n’en voulons plus.
Faire face à la réalité, sans cesser de rêver, c’est dire que l’écologie est la seule utopie concrète qui sans broyer l’individu comme les totalitarismes et les intégrismes , nous permet d’inventer ensemble une société du bien-vivre et non de la survie et de la surconsommation, du superflu et du surgelé, du surendettement et de la surexploitation, du surmenage et du stress.
L’écologie, c’est redonner son sens à des valeurs qui ont parfois parues marginales ou désuètes à la sobriété joyeuse, comme dit Eva, à la tranquillité, à l’autonomie. Vivre à notre rythme, dans la dignité, le respect et la reconnaissance, dans la justice. Ce n’est pas tout à fait, un programme mais c’est déjà un projet collectif.
L’écologie politique, et on a l’a vu tout au long de cet après-midi, a aussi besoin d’un autre mode de relation avec les acteurs sociaux, respectueux de leur autonomie, ne confondant pas les rôles, mais permettant une élaboration commune de propositions et un partage des responsabilités pour les mettre en œuvre. La démocratie délibérative devient, dès lors pour nous une priorité. C’est ce que nous avons commencé à faire avec les États généraux de l’emploi et de l’écologie et les Parlements régionaux de l’écologie. Il ne peut pas pas y avoir d’écologie politique à vocation majoritaire durable s’il n’y a pas une démocratie sociale vivante. Le réseau coopératif ne peut pas et ne sera pas un gadget pour amuser les sympathisants entre deux élections. Il doit être l’outil que nous nous donnons pour refonder les relations entre la société civile et l’intervention politique.
Nous devons être ceux et celles qui remettent l’égalité au cœur de la République. Ceux qui mettent la République métissée au cœur de la politique. Ce n’est pas la République qui est ringarde, c’est son contenu actuel, qui a été travesti, bafoué, démantelé. La République des écologistes, celle qui défend la chose publique, elle est régionaliste, elle part des habitants, des cultures, des territoires ; elle ne confond jamais universalisme et uniformité ; elle en fait une composante de la République fédérale et sociale européenne
C’est une République qui ne se confond jamais avec l’idée de nation, car elle a tiré les leçons du passé : le nationalisme c’est la guerre !
Nous, nous sommes écologistes, européens et internationalistes car c’est à l’échelle du monde que nos combats pour la répartition des richesses, contre le réchauffement climatique, pour la paix doivent être menés. A l’heure où le G20 met en lumière une fois de plus un modèle de concurrence entre états il nous faut être internationalistes. Internationalistes et européens, car l’Europe est le prolongement même de notre combat. Cet engagement européen s’inscrit dans cette perspective, avec l’ensemble des partis verts européens. De cet engagement européen qui ne veut pas dire soumission à l’Europe des marchés, du néolibéralisme ou de l’immobilisme à la Barroso, nous sommes tous comptables. L’Europe est et restera génétiquement dans les veines de notre mouvement. Approfondir notre combat pour une Europe écologiste et solidaire est notre marque de fabrique. Il est de notre devoir, dans tous les domaines, de transformer les politiques publiques nationales en politiques publiques européennes ;
Quel sera le chemin ?
Il nous faudra maintenant prendre le chemin pour réussir. Pourquoi sommes nous réunis ici ? Pour signifier très clairement qu’il y aura un avant et un après.
Nous ne voulons, ni prendre le Palais d’Hiver, ni attendre le grand soir. Ce que nous voulons, c’est prendre, ici et maintenant, dans nos démocraties, avec toutes leurs imperfections, les mesures immédiates qui nous permettront de répondre aux besoins de nos petits-enfants. Dans ce moment, nous devons affirmer clairement notre feuille de route pour les années qui viennent.
Nous refusons les clivages d’hier, et nous ne nous résignerons pas à choisir entre l’État et le marché. Nous refusons les œillères du libéralisme comme celles de l’étatisme pour faire prévaloir les valeurs de solidarité, d’égalité, de transformation écologique plutôt que les critères de rentabilité ou de profit; Entre le tout État et la loi de la jungle, il y a l’écologie, il y a l’économie verte, il y a la société mobilisée, coopérative, inventive, créatrice de richesses, de vraies richesses.
Nous devons réagir dès maintenant. Parce que les partisans effrénés du toujours plus nous mènent droit dans le mur. Nous devons préparer une stratégie de transition, de résilience, qui nous permettra de résister au double choc pétrolier et climatique. Cette stratégie doit être au cœur de notre projet et de notre programme.
A l’heure de notre majorité, nous affirmons notre vocation majoritaire ; il n’ y a pas à choisir entre catégories populaires et classes moyennes, entre les exclus, les employés, les intégrés et les cadres. Notre mouvement porte en lui-même des thèmes fédérateurs qui garantissent précisément la vie en commun, dans le respect de nos différences. Il exprime des aspirations qui dépassent les statuts sociaux : défense de la planète et de la biodiversité, du droit des femmes, lutte contre toutes les discriminations, diversité culturelle, … Nous devons être celles et ceux qui proposent une nouvelle alliance qui n’opposera pas les pauvres entre eux, les français et les immigrés, les habitants des villes et ceux des zones rurales, les habitant des banlieues et ceux des centres-villes.
Nous sommes aussi un parti de gouvernement, prêt à prendre nos responsabilités, à mettre les mains dans le cambouis. Nous l’avons déjà montré. Mais nous ne sommes pas prêts à renoncer à notre projet de transformation. Nous sommes un parti qui construit l’alternative. Les écologistes ne sont pas là pour gérer au mieux les affaires en attendant pire, ni pour être les porteurs d’eau d’une social-démocratie à bout de souffle mais pour transformer radicalement le prétendu ordre des choses ; Nous sommes des réformistes radicaux ; C’est là notre identité. Nous ne voulons plus être comme à Copenhague ou à Nagoya, aux portes des négociations, à implorer les gouvernants. Ce que nous voulons, c’est ici et maintenant, mettre en place le programme de transition qui permettra en moins de vingt ans d’enrayer la perte de biodiversité, la crise climatique et de créer les conditions d’une société plus douce. Nous ne voulons pas seulement gagner les élections pour les gagner, mais pour agir.
Oui, c’est vrai, nous sommes aujourd’hui la troisième force politique en France, mais nous ne pourrons pas gagner seuls. Dès lors, nous avons une double responsabilité :
Fixer une ligne mobilisatrice et crédible. C’est autour de la transformation écologique et sociale que se construira une véritable alternative à celle de la droite qui détruit.
Nous voulons aussi, respecter l’ensemble des partenaires autour d’un contrat de législature permettant une vraie solidarité dans l’action et l’exercice d’une responsabilité collective dans la durée. L’objectif n’est pas pour nous de gagner simplement une élection, mais surtout de ne pas perdre les suivantes, et surtout d’imposer les conditions pour une rupture durable avec le productivisme
Dans les temps incertains comme les nôtres, il est du devoir des mouvements politiques de tracer un cap, de proposer des choix, d’affirmer des convictions. Pour l’écologie politique, jamais dans notre histoire, le chemin de l’unité n’a pas été facile à emprunter ; c’est pourtant celui seul qui nous a mené à la victoire et à un rayonnement politique, culturel, social qui nous permettra de faire avancer notre projet de transformation de la société. Nous avons voulu sortir des cadres traditionnels qui ne proposent aucune méthode pour agir. Des millions d’hommes et de femmes de notre pays, attendent de nous des propositions politiques novatrices, attendent de nous une énergie, un élan, une volonté.
Alors oui, j’œuvrerais avec vous dans ce sens, pour le développement du rassemblement des écologistes. Rien ne me fera dévier de cet objectif. Nous avons besoin les uns et les unes des autres pour construire la première coopérative politique de l’histoire. Dans une société qui tend à diviser, fragmenter, à marginaliser le débat de fond, la vraie rupture avec l’ordre établi et avec l’impuissance du politique c’est de prendre le chemin du rassemblement et de l’unité. Ce 13 novembre 2010, est un maillon d’une chaine entre l’ancien et le nouveau, mais c’est surtout un jour de construction, un jour de fondation, un jour de renaissance.
Notre feuille de route est claire. Nous la connaissons. Elle a surtout besoin de vous tous et de vous toutes. Elle a besoin de celles et ceux qui ne sont pas encore là mais qui viendront travailler avec nous. Elle a besoin de confiance, elle a besoin de courage et elle a besoin d’audace. Allons-y.