IMPAIRE ET GAGNE…
La question de l’égalité femme homme a toujours été au cœur du projet de l’écologie politique. Notre motion a pour but de promouvoir une action volontariste permettant de lever certains freins et conditionnements à l’avancement de cette question majeure.
Les réflexes machistes sont bien ancrés et les habitudes phallocrates ont la dent dure en politique! Nous ne pouvons que constater l’ampleur des dégâts : dans les instances politiques françaises, on compte 78,2% d’hommes au Sénat 81,5% à l’Assemblée Nationale, et 86,9% parmi les Conseillers Généraux ! Pire encore, malgré la loi du 31 janvier 2007 qui impose la parité aux exécutifs régionaux et municipaux, on ne trouve que 35% de femmes dans les conseils municipaux, qui élisent comme maires des hommes à 84,7%. (chiffres du Ministère de l’Intérieur).
La parité est loin d’être gagnée…
Face à la persistance de cette hégémonie masculine, comment se positionne l’écologie
politique? Même au sein d’EELV, les acquis restent fragiles et sont régulièrement menacés. Rappelons simplement le cas des dernières régionales, où nous avions 5 têtes de listes femmes pour 21 listes.
En tant que parti, nous souhaitons demeurer fidèle au souhait de « faire de la politique
autrement » et voulons placer l’égalité effective entre femmes et hommes au cœur de notre exigence politique et de nos pratiques. Afin d’initier une dynamique vertueuse, nous proposons une mesure aussi simple qu’efficace qui tient en une ligne:
LORS D’UN SCRUTIN DE LISTE, LES PLACES IMPAIRES SERONT RÉSERVÉES À DES FEMMES.
En leur temps les Grunen Allemands ont adopté cette mesure, dans un souci d’exemplarité et de rattrapage d’une inégalité de fait. Contrairement à l’Allemagne, cette mesure ne fait pas partie de nos dispositions statutaires. Nous proposons donc que désormais, cette règle s’applique systématiquement à tous les scrutins de liste, en interne et en externe.
En laissant systématiquement la première place à une femme, nous contribuons à rattraper une inégalité. On s’assure aussi que les militants et le parti prendront les mesures nécessaires pour avoir des têtes de listes à la hauteur des enjeux électoraux. Fini de déplorer la pénurie de « bonnes » candidates, ou encore les petits arrangements d’appareil qui mettent les femmes en tête là où il n’y a rien à gagner. Que ce soit par la formation militante, ou en allant chercher des candidates hors du parti, un telle mesure nous incitera à être collectivement pro-actifs. Nous encouragerons ainsi de plus en plus de femmes à entrer en politique. Et avec des exécutifs réellement paritaires, nous aurons tout loisir d’élire pour moitié des hommes à leur tête, a
posteriori. D’autres dispositions restent à inventer et à mettre en place pour rendre la parité effective dans les autres modes de scrutin, mais nous pouvons d’ores et déjà appliquer cette mesure pour les échéances à venir.
Premiers signataires :
Alix Béranger, Chris Blache, Pierre-Yves Jourdain, Florence Pelissier