EELV dénonce le passage en force que s’apprête à faire la direction d’EDF lors de son conseil d’administration du 28 juillet au sujet de l’investissement colossal que représente les réacteurs EPR d’Hinkley Point.
Alors que le Brexit obscurcit l’avenir, alors que l’entreprise est sous le coup d’investigations de l’Autorité des Marchés Financiers sur les informations financières communiquées par EDF au marché depuis 2013, notamment sur Hinkley Point, le risque financier encouru par EDF, l’État actionnaire et donc tous les contribuables-usagers du pays, est totalement déraisonnable. C’est pourquoi EELV soutient l’action en justice de l’intersyndicale qui réclame à juste titre un report de la décision pour rendre un avis valable.
EDF, très endetté, doit faire face à un mur d’investissement suffisamment lourd : absorption d’AREVA, grand carénage, dépassement de travaux sur le site de Flamanville, etc…
L’empressement de la direction à faire passer cet investissement n’a d’égal que l’aveuglement des dirigeants qui voient encore dans le nucléaire un investissement d’avenir signe de l’excellence française. C’est cet aveuglement qui a conduit au naufrage d’AREVA.
Rappelons que le dossier d’Hinkley Point a causé il y a peu le départ du directeur financier d’EDF lui-même. La décision de maintenir ce projet contre les intérêts de l’entreprise publique serait hélas symptomatique d’un État « lobbytomisé » par le secteur de l’atome.
EELV appelle le gouvernement et le président à faire preuve de réalisme et de responsabilité en renonçant à la construction des deux EPR à Hinkley Point et à engager sans attendre la transition énergétique. La France doit tourner la page du nucléaire et engager la reconversion des salariés vers la filière du démantèlement ainsi que celle du développement des énergies renouvelables, plus intensives en emploi et plus sûres.